Théâtre Le Lucernaire 
53 rue Notre-Dame des champs
75006 Paris.
01 45 44 57 34

Jusqu’au 14 janvier 2017
du mardi au samedi à 19h00

 

 Photo © Antoine Billet

Une troupe d’illuminés de théâtre quelque part sur les flancs des Pyrénées. Leur guide et metteur en scène d’origine espagnol est une figure, sorte de guru plein de foi, de croyance dans la vertu et les bienfaits du théâtre. Dans sa maison posée en plein champ, entouré de sa troupe de comédiens fidèles, il va monter la pièce de Beaumarchais. Mais le rôle titre sera tenu par un jeune garçon coiffeur ignorant du métier.

C’est une galerie de portraits que présente Elie Triffault dans ce spectacle. Ou plutôt des caricatures mettant en pleine lumière les traits de caractère souvent présents chez les comédiens. Des personnages extravertis, porteurs de problèmes innombrables, de phobies rares ou de comportements parfois étranges. Bref des personnages très typés, un peu bêtes, un peu rêveurs, un peu complexes.

Une table, quatre chaises, un poster de paysage montagneux et une fenêtre figurent la maison où se déroulent les répétitions du spectacle. Elie Triffault passe rapidement d’un rôle à l’autre : une attitude, un geste, un ton suffisent pour figurer celui ou celle qu’il incarne. Il fait preuve d’une réelle dextérité à ce jeu de chaise musicale. Une performance qui n’est pas simple à mettre en place. Et l’on  suit avec un sourire les mésaventures sans gravité de cet apprenti comédien jeté tout à coup dans le milieu bigarré et codifié que peut représenter l’univers des acteurs pour un regard extérieur.

Une critique douce et amicale de ce milieu où s’agitent et se mêlent en permanence les grands idéaux et les petites mesquineries, les grands combats et les petits bobos. C’est ainsi que les tirades sur la liberté de la pièce de Beaumarchais s’imbriquent aux soucis du quotidien et forment un contraste à la fois comique et pathétique.

Mais l’histoire piétine un peu. Sans vraiment de surprise. De plus, les déplacements des accessoires de scène et certains passages où le comédien mime les unes après les autres les réactions de chacun de ses personnages ralentissent le rythme alors que ces moments n’ont pas d’autre objet que de déclencher le rire ou le sourire et sont parfois d’un explicite superflu.

Reste que le propos est généreux, le comédien talentueux et l’histoire pleine de tendresse pour ce drôle de métier qu’est celui d’acteur.

Bruno Fougniès

 

Figaro, j’aurais mieux fait de rester coiffeur

De et mise en scène Thomas Condemine

De et avec Elie Triffault (Allan, Mario, Anne, James, Suzanne et Martin)

Lumières : Baptiste Lechuga
Régie Générale : Baptiste Bussy
Voix Enregistrées : Yves Beaunesne, Lou Chauvain et Claude Bernard Pérot