Théâtre de l’Atelier
1 place Charles Dullin 
75018 Paris
01 46 06 49 24

Jusqu’au 23 avril
Du mardi au samedi à 19h00
Relâche le 17 et 18 mars

 

 

Ce spectacle, cela fait maintenant bien des années qu’il l’a écrit et joué.

Un cancer plus tard, le revoilà à l’Atelier pour trente représentations exceptionnelles.

Il déboule sur la scène alors qu’on ne s’y attend pas, et les mots se bousculent qu’il nous jette comme à son habitude, de vrais uppercuts qui vont nous laisser groggy, abasourdis de tant de force, de poésie et de talent.

Des mots qui semblent écrits fiévreusement, de la fièvre non de la maladie mais de l’artiste, qui écrit et joue comme si sa vie en dépendait, des mots qui savent nous saisir en plein cœur, des mots puissants, des mots qui rient, des mots qui pleurent, des mots qui hurlent, des mots qui s’entrechoquent, des mots qui claquent, des mots qui murmurent, des mots qui n’attendent qu’une voix pour les faire chanter, danser et s’envoler. Et quelle voix !

Toujours aussi rocailleuse, toute chargée d’émotions et de souvenirs, de douceur et de brûlures, de souvenirs et de foi en l’homme, elle fait surgir des personnages inoubliables comme le boxeur Jean Baptiste Mendy, des villes, magnifique New-York, et l’Afrique, omni présente. Et les vieux compagnons de route tous déjà partis, Giraudeau, Roland Blanche, Villeret, Philippe Léotard. Compagnons de route et d’alcool, cet alcool à qui il a dit adieu, il est un temps pour tout et surtout parce qu’il veut que ceux qu’il aime « cessent d’avoir du chagrin ». Phrase magnifique qui devrait être écrite au fronton de toutes les unités de désintoxication.

C’est un voyage qu’on ne raconte pas, qu’il faut vivre en sa compagnie, monter avec lui à bord de ce bateau-ivre où l’amour règne en maître, une communion comme j’en ai vu rarement entre un artiste et son public, un public qu’il laisse chaviré, le cœur au bord des larmes, et ce cri qui surgit soudain de la foule anonyme « On t’aime ».

Nicole Bourbon

 

Traîne pas trop sous la pluie…

De Richard Bohringer
Mise en scène : Richard Bohringer

Avec : Richard Bohringer