Théâtre du Splendid
48, rue du Faubourg Saint-Martin
75010 Paris
Du mardi au samedi à 20 h
Pour la première, l'artiste a mouillé sa chemise devant une salle chauffée à blanc, au propre comme au figuré.
Dans une chaleur d'étuve, qui laissait le spectateur collé à son siège, ruisselant de sueur sans faire le moindre geste, ce diable de Bénureau se démenait sur la scène comme si de rien n'était. Il fallait le voir, sautant, gesticulant, se contorsionnant, dansant, grimaçant, arpentant la scène, tout en invectivant d'un humour très noir au gré des sketches la politique, les musulmans, les homosexuels, les Roms, les handicapés, Alzheimer, incarnant des personnages improbables comme la femme du député ou le chanteur lyrique de retour de Fukushima . C'est entrecoupé de chansons qu'il interprète très mal (J'ai rarement entendu quelqu'un chanter aussi faux !) mais cela rajoute au comique et de toute façon, ici c'est le propos qui compte (exemple Petit pantin tu es vilain, Julien Coupat est mon copain)
C'est brutal, hilarant, très politiquement incorrect, grossier, racoleur, méchant, lourd, raciste, bref tout à fait indigne comme l'annonce le titre du spectacle.
Le public ravi s'esclaffe à chaque saillie, applaudit à tout rompre chaque sketch. On a l'impression que le spectacle agit comme une catharsis, osant formuler tout haut ces pensées les plus inavouables que l'on garde bien enfouies au fond de soi.
Ce petit bonhomme en colère se (nous ?) libère ainsi de toutes les frustations imposées par la société et la morale.
Attention, esprits chagrins s'abstenir !
Nicole Bourbon
Un spectacle imaginé par Didier Bénureau
Mise en scène: Dominique Champetier
Textes : Didier Bénureau, Eric Bidaud, Dominique Champetier, Anne Gavard
Lumières: Orazio Trotta
Musique: Julie Darnal, Didier Bénureau, Amaury Blanchard
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