ALBERT LE CHIEN

Théâtre Darius Milhaud
80 allée Darius Milhaud
75019 Paris.
01 42 01 92 26 

Les mardis 22, 29 mai, 5 juin et lundi 11 juin 2018 à 19h

Albert le chien loupe 

Début étrange, pour ce spectacle donné dans cette jolie petite salle du XIXème arrondissement. Dans un décor sommaire (mais bourgeois) avec table et canapé, un domestique en gilet rayé nous parle : il nous raconte sa vie de chien au sens propre car, oui, il est un chien. Passé ce premier moment de surprise, plutôt bien venu, en fait, et voulu par le metteur en scène, on s’habitue : ainsi donc, Albert (c’est le nom de l’animal) vit chez un couple tranquille et passe beaucoup de temps seul, à rêver, voire à penser.

Il guette son maître... préparant une hypothétique table pour leur repas commun.

Féru de beau langage, il nous épate avec ses connaisssances stylistiques... à côté d’une évocation de son pedigree, les fameux "de Polop".

Albert a une vie répétitive, mais bien remplie : ses relations avec le poisson rouge (quand il tombe du bocal, le sauver ou pas ?) la lecture du journal...

Il a un rêve, unifier les religions et fondre en un les dieux de chaque espèce, à commencer par le sien, "le grand chien aux yeux humides de bonté".

On vous passe la suite, la visite chez le toiletteur, et Fifine, la voisine...

Avec peu de choses, le texte d’Éric Herbette fait son miel.

Il digresse, s’amuse, esquisse une comédie musicale. Il assène, mine de rien, quelques vérités. Le tout avec humour... voire une note d’émotion.

Quelques échantillons : « La morale peut exister sans dieu, pas l’inverse. » ou encore : « Mieux vaut vivre la queue basse que sans queue ! »

Tout ceci ne serait pas aussi efficace, servi par un comédien autre que Roger Miremont.

Il a une présence rare. La malice lui va bien. Il varie les émotions, les personnages et son évocation fait plus que convaincre.

La mise en scène est nette, et l’on jubile souvent.

Ce spectacle se joue quelques soirs encore dans le XIXème.

Et il vaut le détour.

Gérard Noël

 

Albert le chien

Texte d’Éric Herbette.
Mise en scène : Vincent Auvet

Avec : Roger Miremont

Musique : Julien Joubert

 

Mis en ligne le 24 mai 2018