Cirque Electrique
Place du Maquis du Vercors
75020 – Paris   
09 54 54 47 24

Vendredi 13 mai 2016

 

Long. Très long, cinquante minutes de temps d’attente avant que les "Amours poly-gammes" ne démarrent… lentement, par un accordage de viole, monocorde, rejoint par un peu d’accordéon, de la voix, libre, par définition (cf. le thème du festival), et puis surtout des boucles (vous savez, les beatbox loops !). Le pianiste utilise son instrument de manière déviante, intéressante, il en pince littéralement les cordes et tape sur les graves en guise de percussions. Les chanteuses/musiciennes, très (auto)concentrées recherchent ostensiblement et à tout prix le voyage, à travers des sons, des vibrations, des répétitions, des cris, des halètements... Décollage difficile… à la fin de la première partie d’une (longue) heure, même si tant de bruitages expérimentaux semblent ravir les aficionados en mal de découverte musicale (venus nombreux), nous retenons surtout la magnifique prestation de Sanja Kosonen, la sublime fil-de-fériste qui enroule et déroule sa longue chevelure rousse autour d’une étrange écorce d’arbre qu’elle porte à bout de bras lorsqu’elle va et vient avec aisance sur le fil tendu qui tremble de soutenir tant de grâce, de précision et de poésie.

Quarante minutes d’entracte (heureusement, le bistro et les employés du Cirque électrique sont très très sympathiques) et voilà, c’est reparti pour une heure. Re-boucles (beatbox/loops) sans arrêt et à absolument toutes les sauces : harpe, voix, guitare, etc. Pourtant, les "mariages" de la deuxième partie sont mieux réussis, il y a de l’écoute dans les échanges, d’où quelques bons moments sur des airs insolites, plus ou moins improvisés. Et surtout, en toile de fond, la projection des dessins en noir et blanc que le talentueux et surprenant illustrateur Edmond Baudoin trace et crée devant nous en live, pour notre plus grand enchantement.

À la fin de ce (long) spectacle, les musiciens nous remercient pour notre… "patience" – crie un jeune homme dans le public (enfin… le public qui reste, car beaucoup ont déjà quitté l’arène en cours de route). Nous avons tenu jusqu’au bout, mais nous avons peiné à être convaincus par cette "poly-gammie", qui pourrait tout aussi bien avoir pour sous-titre : le festival des boucles !

Luana Kim

 

La Ronde des amours ivres

Avec : Sanja Kosonen (fil de fer), Edmond Baudoin (dessin), Violaine Lochu (accordéon, voix), Marie Suzanne De Loye (viole de gambe), Claudia Solal (chant), Benjamin Moussay (piano), Nosfell (voix), Laura Perrudin (harpe, voix), Yann Tambour (voix, guitare, kora), Babx (voix, piano)