CABARET DÉCADENT Revue électrique N°68
Cirque Electrique
Place du Maquis du Vercors
75020 – Paris
09 54 54 47 24
Jusqu’au 31 mars 2018
du mercredi au samedi à 21h.
Et les revues succèdent aux revues... mais on ne s’en plaint pas, loin de là. Son chapiteau planté au coin de ce terrain gagné sur le périph’, le Cirque Électrique continue. Le spectacle, ne nous le cachons pas est un ensemble : d’abord le lieu, forcément magique et le climat que crée cette troupe. L’orchestre, aux guitares affûtées et aux rythmes trépidants participe à la fête. Dès l’entrée, on est pris : le meneur de jeu, paillettes, hauts-talons, fourrure synthétique et grosses lunettes noires nous accueille. Après avoir brodé sur un anniversaire, celui de mai 68, il dégage assez vite un « thème », qui doit être le fil conducteur du spectacle : L’amour. Rien que ça. Et, de fait, les différents artistes semblent adorer ce qu’ils font. Ils s’y donnent à fond, qu’il s’agisse d’un couple au mât chinois, d’une danseuse de corde, ou encore de deux personnages adeptes du verre pilé, des brûlures et des crochets dans la peau. Autant dire que ce cirque n’est pas pour tous : il est d’ailleurs, en l’occurrence « interdit aux moins de 17 ans ». D’autres numéros, comme la corde droite, l’équilibre sur bouteilles, le trapèze (sans filet), ou encore la corde à sauter, sont plus classiques.
Et l’ambiance, répétons-le, est festive : la proximité des artistes nous permet d’apprécier à la fois le brio, caché sous la décontraction, mais aussi l’énergie mise dans tout cela. Et puis tout se passe en famille : un artiste peut faire son numéro, puis aider le suivant, côté technique... ou encore vous servir un verre au bar durant la pause.
On pourrait même se croire dans un cirque de province des années 60, la même gentillesse et la même décontraction y règnent, ce qui ne nuit en rien au professionnalisme. Le titre l’indique, toutefois, nous sommes dans un cabaret décadent : le clin d’œil au Berlin des années 30 est là et bien là, mais il sert plutôt de décor, de fond pour des numéros somme toute intemporels.
Comme ils l’annoncent eux-mêmes : « Dans le cercle, on va se dégourdir d’esprit de déambulations carnavalesques, vachalcades, invitation au déplaisir, l’hiver finira dans le cirque des envies ».
On ne saurait mieux dire.
Gérard Noël
Cabaret décadent Revue électrique n°68
Danse macabre, contorsion, mât chinois, danse queer, acrobatie…
Avec : Lalla Morte, Séverine Bellini, Pierre pleven, Guillaume Leclercq, Hervé le belge, Nelson Caillard, Tarzana Fourès, Marie le Corre, Ottomo de Manuel, Jean-Baptiste Very, Hervé Vallée /Tapman, Chaleix.
Mis en ligne le 3 mars 2018