au Magasin-Théâtre
M’enfin !!!
En Avignon 2009, dans « Faux semblants » de Guy Foissy, Agnès Aubé et Brigitte Lucas avaient « 120 ans à elles deux »…
Aujourd’hui encore on a du mal à les croire tellement la scène leur en vole 60 d’un seul coup, et leur belle énergie complice rythme et sublime à merveille les portraits féminins exacerbés que nous propose Georges Berdot.
Bernard Pisani, qui les a mises en scène, a joué sur la sobriété du décor pour mettre l’accent sur des costumes cocasses et colorés, qui servent bien le décalage entre la classe naturelle des deux drôles de dames et les propos volontairement très «crus» de la pièce.
« Pigeon vole», ce serait « Carmen Cru » façon « Arsenic et vieilles dentelles » , avec une pointe de « Reiser».
Chaque situation est plus énorme que l’autre , et au fur et à mesure du spectacle le rire enfle en même temps que la surprise s’accentue !!! En aucune manière on ne s’attend à cette avalanche de situations plus cocasses, plus incroyables et plus grinçantes les unes que les autres.
Ah elles cachent bien leur jeu ces p’tites dames, avec leur air de mine de rien, leur sourire très bon chic bon genre, leur discrète élégance !!!
Et lorsqu’en apothéose elles nous interprètent à merveille, avec force mines malicieuses et sourires entendus la célèbre chanson de Colette Renard, grivoise à souhait certes, mais élégante, « Les nuits d’une demoiselle »… alors c’est une salve de rires et un tonnerre d’applaudissements qui enflamme le public réjoui, qu’elles auront, en un peu plus d’une heure, définitivement conquis.
Joué avec succès pendant cet Avignon 2010 au Magasin-Théâtre, 31, rue des Teinturiers, c’est avec tendresse que nous souhaitons que « Pigeon vole » et qu’il poursuive sa route, porté par « Vents et Marées »…
Catherine Duplessis
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