Photo Patricia Lacan-Martin

Une affiche pleine de sensualité, un titre langoureux, le spectacle « Tierra de Amor », annoncé comme une comédie dansée flamboyante,  a  tout pour attirer un public amateur du genre. Le tout est de bien s'entendre sur le « genre ». Si l'on est amateur de danses de salon et de costumes colorés et sexy, alors le show est réussi.

Les vingt danseurs sont parfaits et évoluent avec grâce et virtuosité sur la grande scène de Bobino. Tango argentin, salsa cubaine et portoricaine, samba, gwoka, bachata, merengue, reggaeton et danses africaines n'ont pas de secret pour eux et ils maitrisent avec une belle énergie toutes ces disciplines. Mais il ne faut rien attendre de plus.

Or, « Tierra de amor », est présenté comme un spectacle qui raconte des histoires d'amour, d'exil et de destins croisés à travers diverses formes de danses. Et là, on s'interroge ? Quelles histoires ? Quels personnages ? Quelles rencontres ? Comme dirait les ados, c'est «abusé » ! Pas de dialogue, pas de fil conducteur, pas de mise en scène mais juste une enfilade de démonstrations de danses latines et africaines ponctuées, à deux reprises, par trois excellents joueurs de percussions ! Sans compter un numéro incongru de Kung Fu et  une bande musicale inégale avec des choix plus ou moins judicieux. En effet, que viennent faire Francis Cabrel ou Santana dans cette revue qui aurait plus sa place dans un cabaret qu'à Bobino !

Bref, un melting pot décevant qui pourrait, avec  un vrai propos mis en scène et en musique rigoureusement, devenir un spectacle de qualité. Les ingrédients principaux sont là, il faut juste revoir la copie !

Néanmoins,  ce soir d'avril,  le public était au rendez vous et n'a pas, apparemment, boudé son plaisir.

Patricia Lacan-Martin

Tierra de Amor

Avec les danseurs de la Compagnie Isis Figaro
Mise en scène et chorégraphie : Isis Figaro assistée de Julio Garrido
Costumes : Studio Acapulco Paradiso et Antoine Saffray
Lumières : Samuel Aubron
Scénographie : Fanny Le Borgne