SWAN LAKE

Casino de Paris
16, rue de Clichy
75009 Paris
08 926 98 926

Jusqu'au 27 octobre 2013
Du mardi au samedi à 20h00
Matinées samedi et dimanche à 15h30

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Mis en ligne le 6 octobre 2013

Swan Lake Swan Lake

Oubliez tutus, collants moulants et chaussons, chassez de votre mémoire entrechats, jetés, pas de deux et fouettés.

Ce Lac des cygnes de Fredrick Rydman est d'une modernité follement audacieuse, d'une inventivité époustouflante, d'une virtuosité hallucinante.

Rien n'échappe à son délire inspiré, ni la scénographie, ni les costumes, ni les chorégraphies, ni la musique.

C'est à la fois l'œuvre que l'on connaît et ce n'est pas elle, comme une tendre jeune fille devenue soudain une femme avertie.

Le thème est ici revisité façon bas-fond, dans le milieu glauque du proxénétisme, dans un esthétisme recherché d'une hideuse et violente beauté.

Sur une musique très travaillée, manipulée avec un soin extrême, mêlant la partition de Tchaïkovski à des rythmes technos, beats puissants, ou encore séquences façon disque rayée, les artistes enchaînent numéros d'une belle sensibilité avec des  figures de hip-hop, de breakdance et de streetdance aux gestes saccadés et nerveux, dansent avec les lumières magiques de Linus Fellbom et Emma Westerberg et les images vidéos sur des chorégraphies calées au millimètre, dans une version sauvage de l'histoire d'amour entre Odette/Odile et Siegfried.

 Les trouvailles abondent, géniales et insolentes.

Ce sont les cygnes devenus prostituées en fourrures et cuissardes ou compagnons du héros en costumes aux couleurs acidulées. Ce sont les princesses métamorphosées en potiches vêtues d'appliques et d'abats-jour. C'est la présentation des prétendantes transposée en défilé de mode.  C'est un ballet qui démarre au sol, avec jeux de pieds et de jambes d'une grande drôlerie. C'en est un autre où les célèbres trente-deux fouettés sont remplacés par un véritable numéro d'acrobatie digne de Valentin le désossé. Ce sont des décors mouvants de vidéos superbes ou d'éléments lumineux tels les cadres rouges où sont installées les prostituées façon vitrines d'Amsterdam.

Et tant d'autres encore.

Malin, Rydman n'est pas tombé dans le piège de la facilité qui lui aurait fait réserver les passages classiques aux moments tendres et la musique contemporaine aux scènes violentes. Les deux se répondent magnifiquement, s'entremêlent à merveille pour un résultat des plus troublants.

Alors oui peut-être les puristes vont-ils s'offusquer, d'autres trouver que c'est « too much » mais lorsqu'on attend d'un spectacle qu'il vous surprenne, qu'il vous impressionne, qu'il vous laisse scotché à votre fauteuil, on sort de la salle heureux et comblé.

Nicole Bourbon

Swan Lake Swan Lake

Swan Lake

d'après le ballet de Tchaikovsky
Chorégraphie de Fredrik Rydman

 

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