Cirque Romanès
Square Parody, Bd de l’Amiral Bruix,
75016 PARIS  

Du 6 au 8 avril /2016 à 20h30

 

 

Curieux spectacle que celui-ci, qui s’inspire de Lorca pour la trame générale mais fait la part belle à la musique, au flamenco… et plus spécialement au flamenco tzigane. Ceci se passe dans le petit cirque (comme à l’ancienne) baptisé Romanès, du nom de sa co-fondatrice. La porte Maillot n’est pas loin. L’endroit est chaleureux, et des tissus bariolés comme décor.

Sur scène, la troupe Romano Atmo, fondée en 1994 par Petia Iourtchenko et sa femme Anne-Marie. Iourtchenko est le créateur (ou re-créateur) de ce style de flamenco qui se différencie assez nettement du flamenco espagnol. Il a donc ouvert une école et réuni des danseurs, certains tziganes… mais aussi des « gadjos ».

On connaît l’œuvre de Federico Garcia Lorca, c’est l’histoire d’une passion impossible : une mère, endeuillée par la perte de son mari et d’un de ses fils, fiance le second avec une jeune fille. Or celle-ci est encore liée par une relation avec Léonardo, son ancien amour. Il y aura des réjouissances, des célébrations… la grande fête du mariage au cours de laquelle la jeune mariée s’éclipsera. Elle sera rejointe par son mari qui se battra avec Leonardo. On se doute que la fin ne sera pas très joyeuse.

Par opposition, c’est tout le spectacle qui baigne dans l’exubérance, celle de vivre, de danser et de se sentir vivant. La chorégraphie est nette et efficace, les musiques entraînantes. Neuf danseuses et quatre danseurs (treize en tout… donc) se déchaînent, en jean d’abord, puis au fil des séquences, les garçons sont habillés plus « classe », les filles arborent des robes multicolores. La joie. Un guitariste est en scène, mais la majeure partie des musiques sont en bande-son, petit reproche que l’on pourrait faire au spectacle. Autre réserve, dans les scènes de fêtes on rêverait (parfois) de plus de surprise : on a déjà vu ce pas-ci, ou cette figure-là.

À l’actif de ces « Noces de sang », des individualités qui éclatent, qui ont « leur » scène et qu’on a plaisir, ensuite, à identifier et à retrouver dans les danses de groupe. Une mise en scène précise. De beaux moments, comme ce pas-de-deux entre la blanche fiancée et son futur, tout en noir. Ou bien la séquence avec la « mendiante » brillamment menée et qui serre le cœur. De même, on appréciera les chants incantatoires et la danse funèbre… avant le final avec, comme on dit, toute la troupe. Un spectacle, en résumé, qui vous rendra heureux si vous avez la possibilité de le découvrir au hasard d’une reprise.

Gérard Noël

 

Les Noces de sang

D’après l’œuvre de F.G. Lorca.
Par la troupe Atmo Romano.
Chorégraphie et costumes : Petia Iourtchenko.