LE MOULIN DES TENTATIONS

Théâtre Jean Vilar
1 place Jean-Vilar
94400 Vitry-sur-Seine
01 55 53 10 60

Jusqu’au 4 mai à 20h00

 

Le Moulin des tentations loupe 

Inspirée par la nombreuse iconographie représentant la tentation de Saint Antoine, et en premier lieu inspirée par l’œuvre de Jérôme Bosch, cette chorégraphie tente de mettre au monde les zones les plus secrètes, inavouables de l’humain, ses penchants les plus noirs, ses désirs les plus pulsionnels, irréfléchis, dominateurs.

Pour rappel, Saint Antoine, retiré dans un désert d’Égypte, subit mille tourments à cause du Diable qui lui fit apparaître tout un monde de volupté.

 

Le Moulin des tentations loupe 

Électrisés par la musique électronique très élaborée et entêtante de Bertrand Larrieu, les corps des cinq danseurs s’agitent de spasmes compulsifs, de forces sinusoïdales répétitives, de soubresauts épileptiques. Toutes sortes de puissances qui ordonnent et tourmentent ces chairs.

Il y a une illusion robotique dans cette chorégraphie possédée : forces des désirs, voracité animales. Les pieds solidement rivés au sol, les bras des danseurs, les têtes, les ventres sont d’autant plus balancés par des jaillissements, des ruptures, des ondulations évocatrices, tentatrices, mécaniques.

L’animalité emporte bientôt tout.

Les rythmes par moment techno, par moment donnés par un simple harmonica d’humeur Louisiane, sont des despotes. Ils tirent les fils invisibles des nerfs et des muscles.

Et c’est finalement une fête des sens tout puissants dans laquelle nous plonge la chorégraphie de Maxence Rey. Une fête de village, sorte de carnaval sans masques, où les désirs mènent les danses, les attirances, l’ivresse et les ébats grouillant jusqu’à l’orgie, et la morsure pour tout baiser.

En alternance, scènes figées où chaque danseur devient une unité solitaire, scènes d’affrontements, d’approche, à deux, trois, scènes de groupes où les ébats des bas instincts agitent la masse des corps mêlés.

Puis, revenant aux personnages énigmatiques peints par Jérôme Bosch, Maxence Rey fait faire feu à ses danseurs avec des grimaces, des brassées de grimaces, de rires muets, d’effroi.

Une vision de la volupté qui refuse d’en faire un idéal mais plutôt l’annonce du désir d’abandon et de mort, là où l’animalité règne en maître.

Bruno Fougniès

 

Le Moulin des tentations

Conception et chorégraphie Maxence Rey
Création lumières : Cyril Leclerc
Assistante Lumières : Calypso Baquey
Scénographie: Frédérique de Montblanc
Création sonore : Bertrand Larrieu
Costumes : Sophie Hampe
Regard extérieur : Leslie Mannès

Avec :
Stéphane Fratti, Leila Gaudin, Yoann Hourcade, Thomas Laroppe, Maxence Rey

 

Mis en ligne le 5 mai 2016