LA FLÛTE ENCHANTÉE
Palais des Congrès
2 Place de la Porte Maillot
75017 Paris
01 40 68 22 22
Durée : 3h00 avec entracte
Du mercredi 7 au dimanche 11 février 2018 à 20 h.
Quand Mozart rencontre Béjart, la grâce aérienne des quarante-quatre danseurs du Béjart Ballet Lausanne épouse la puissance de la musique du compositeur, magnifiée par l’orchestration et les voix du Philarmonie de Berlin dirigé par Karl Böhm en 1964, engendrant un spectacle magistral, féérique et enchanteur.
Créé en 1987, le Béjart Ballet Lausanne est une référence dans le monde chorégraphique.
Gil Roman, qui le dirige depuis la disparition du maître en 2007, entame, à l’occasion du dixième anniversaire de la disparition de ce dernier et des trente ans de la compagnie, une tournée internationale de ce ballet mythique chorégraphié par Béjart en 1981.
Le spectateur qui aborde le spectacle sans connaissance particulière de cet opéra risque fort de ne pas en saisir l’intrigue comme de passer à côté du sens profond de cet opéra dont les thèmes sont pour beaucoup empruntés au rituel d’initiation de la franc-maçonnerie, à laquelle appartenaient Mozart et le librettiste Emmanuel Schikaneder.
Il est vrai que l’histoire n’est pas des plus simples.
Mais qu’importe ?
Contentons-nous de savoir qu’il est question d’un prince, Tamino, chargé par la Reine de la nuit, et avec l’aide de l’oiseleur Papageno, de sauver sa fille Pamina, retenue prisonnière par Sarastro, souverain du Royaume de la lumière.
On comprendra donc que le thème traite de la dualité lumière/ténèbres, de l’opposition entre le bien et le mal, et que le bien finira par triompher lorsque Tamino, vainqueur des épreuves qui lui sont imposées, trouvera l’amour et, en s’unissant à Pamina, « incarnera l’égalité la plus parfaite, celle du couple parvenu à surmonter tous les obstacles ».
Quant aux allusions à la franc-maçonnerie, contentons-nous de reconnaître un des symboles maçonniques, l’équerre et le compas, projeté en version XXL sur un gigantesque écran lors du tableau final tandis que, juste en dessous, un couple de danseurs joliment imbriqués l’un dans l’autre en reproduit le schéma, les bras ouverts de la danseuse figurant les branches du compas et les jambes à angle droit du danseur figurant les montants de l’équerre.
Une fois le contexte assimilé, oublions-le car la musique et la danse suffisent au plaisir et, quelle que soit notre grille de lecture, laissons-nous enchanter par cet opéra féerique « qui nous emporte dans la poésie pure de l’enfance », pour reprendre les mots de Maurice Béjart. Laissons-nous éblouir par ces danseuses et danseurs dont on devine une solide formation classique et qui, presque trois heures durant, font vibrer le Palais des Congrès.
Elishéva Zonabend
La Flûte enchantée
Chorégraphie : Maurice Béjart
Musique : Wolfgang Amadeus Mozart
Livret : Emanuel Schikaneder
Décors et costumes : d’après les plans originaux d’Alan Burrett
Création costumes : Henri Davila
Création lumière : Dominique Roman
Première : Cirque Royal, Bruxelles, 10 mars 1981
Mis en ligne le 9 février 2017