Photo Claude Bourbon

« When a bee lies sleepin' In the palm of your hand You're bewitched… »

Ensorcelé, le public qui a eu la chance d'assister au spectacle conçu par Franck Harscouët l'a indéniablement été.

Car cette soirée hommage à Barbra Streisand, la grande, l'exceptionnelle Barbara Streisand, celle des belles années de Broadway, celle de Funny Girl, nous a littéralement emmenés dans les souvenirs d'un univers disparu, aux accents de Broadway certes mais avec l'inimitable « French Touch » dans un monde baigné de poésie.

Il faut saluer ici un travail remarquable où chaque élément est soigné, réfléchi, travaillé, que ce soient les costumes ou les décors où abondent les détails qui font la différence, un travail où l'imagination est reine et la réalisation parfaite : dans un vieux cirque avec son chapiteau et sa roulotte en bois où fume la cheminée, le spectacle se termine, les artistes vivent leur dernière soirée avant de se séparer. De chansons en chansons, ils vont nous faire partager leurs désirs, leurs espoirs, leurs amours, leurs peurs aussi.

C'est à la fois joyeux et empreint d'une douce mélancolie et on pense bien sûr à Freaks, à Lola Montès, à la Strada, à Chaplin.

On ne peut qu'être séduit par les musiciens, exceptionnels, Christophe Houssin en tête qui a écrit les nouveaux arrangements, Haykel Skouri éclatant aux percussions, Julien Le Nagard aux guitares parfois très folk et les quatre interprètes, irréprochables, Philippe d'Avilla, l'inoubliable Mercutio de Roméo et Juliette, superbe voix de baryton Martin, Astou Malva Gueye, la force et le rythme incarnés, Amala Landré toute en grâce charmeuse, Malaurie Duffaud à la voix de cristal.

En ces temps difficiles, voilà un spectacle tout à la gloire du spectacle vivant, un véritable cri d'amour envers les artistes et tout ce qu'ils apportent à notre monde endormi et paralysé par la domination de l'argent.

Un spectacle qui a une âme,  loin des grandes super productions, mais qui nous démontre  avec force qu'on peut (qu'on doit) toujours aller au bout de ses rêves. Et qu'il faut oser réveiller l'abeille endormie.

Nicole Bourbon

Sleepin'bee

Conception et mise en scène de Franck Harscouët
Direction musicale et arrangements de Christophe Houssin

Avec
Philippe D'Avilla, Malaurie Duffaud, Astou Malva Gueye, Amala Landré
Musiciens : Christophe Houssin, Julien Le Nagard, Haykel Skouri

Direction Vocale : Miranda Crispin