Un des charmes du Théâtre 12, qui n'en manque pas, c'est de proposer une programmation musicale, ses fameux mardis. On apprend, au passage que c'est le quatuor Adélys qui a initié ce projet, avec un certain succès. Pour leurs adieux au théâtre 12, après deux ans de résidence, ces demoiselles nous enchantent avec un récital pour cordes (violons et violoncelle) consacré à Schubert. Voici donc Anne-Lise Durantel, Gersende Mondani, Julia Robert et Clémence Ralincourt sur scène, en longues robes noires. Et c'est parti pour une promenade dans l'œuvre foisonnante de Franz Shubert, sa musique, éminemment romantique. Ses doutes aussi et ses difficultés. En effet, entre deux morceaux, nous avons droit à une brève évocation de la vie du compositeur de « la truite ». On nous parle aussi des « schubertiades », soirées entre poètes et musiciens au cours desquelles on jouait la musique du maître. Il y avait des lieds, morceaux avec voix et piano.

Ce soir, après deux pièces inachevées, brillantes et soyeuses, ce sera le début de « la jeune fille et la mort », adapté pour quatre instruments à corde. Ici la mort est sereine, presque rassurante. Les autres thèmes de prédilection de Schubert sont la nature, évidemment, mais aussi les voyages et le fantastique. Le célèbre « Roi des Aulnes » sera évoqué au moyen d'un enregistrement : voix superbe, orchestration choisie : un moment fort.

« Rosamund » est un ballet où la musique, une fois encore, fait alterner rythme et langueur. Sur un tapis de notes, les archets se font tendres ou vifs, jusqu'à ce qu'une danse vienne nous rappeler tout ce que Schubert devait à la tradition, dans le bon sens du mot. A la fin, c'est un menuet qui nous chante aux oreilles avant que les lumières ne se rallument.

Un grand bravo au quatuor Adélys qui repart, donc, pour d'autres aventures.

Gérard Noël

Quatuor Adelys

Avec Anne-Lise Durantel, Gersende Mondani, Julia Robert et Clémence Ralincourt