Photo Ben Marguin

Chopin est incontestablement une figure phare de la période romantique.

Et c'est un spectacle d'un romantisme absolu qui nous est ici présenté avec, dans le cadre intimiste des Déchargeurs, un jeune homme aux allures de prince slave, très dandy dans un costume noir près du corps, évoluant dans un décor soigné de lumières tamisées, bougies éparses sur le plateau, partitions en désordre, avec au centre LE piano, personnage à part entière du spectacle avec lequel l'artiste va se livrer à un corps à corps éperdu.

Beau chemin parcouru en dix ans par le jeune Michal Kwiatkowski, finaliste remarqué de la Star Ac 2003.

Il a concocté un très beau spectacle hors du temps, fusion entre lui et Chopin, tous deux Polonais, musiques entremêlées, sur des textes la plupart du temps d'Emmanuel Tugny.

C'est une promenade enchantée qui nous parle souvent d'amours, celles qui commencent ou celles qui finissent. La voix au timbre si particulier de Michal y fait merveille accompagnée d'une bande son où on peut reconnaître ses compagnes de route, Armande Altaï, Élodie Frégé.

Une « guest star » jouant George Sand  le rejoint le temps d'une chanson, hier c'était Ysa Ferrer.

On retrouve avec plaisir « Lemon Incest » de Gainsbourg qui ouvre le spectacle, inspiré de  l'étude no 3 en mi majeur op. 10, « Tristesse », et « Le temps qui court » d'Alain Chamfort inspiré du prélude en do mineur op. 28 n°20 et  popularisé par Donna Summer (Could It Be Magic).

Le spectacle se termine par une berceuse de Chopin avec un texte en polonais que Michal a écrit lui-même. C'est l'ultime berceuse, celle qui accompagne le dernier sommeil, « Je te rejoindrai, je te suivrai » dit-il à la personne qui part pour son voyage final.

L'ensemble est bien construit, classique et contemporain habilement mélangés, j'aurais juste pour ma part aimé entendre au moins une fois un extrait pur de Chopin qui donne la mesure de sa virtuosité.

Nicole Bourbon

Chopin etc.

de Michal Kwiatkowski
Mise en scène : Pascal Seguin