UNDER THE FLAT SKY

Teatro a Corte (7 au 17 juillet 2016)
Turin - Italie

Vu le 15 juillet 2016 au Château de Rivoli

 

loupe Crédit photo © Domenico Conte

Billy Cowie est vidéo-concepteur et chorégraphe. Depuis des années, ses créations qui mêlent projections, musiques et danse, poussent dans les lieux institutions les plus dynamiques de l’art contemporain. Le projet présenté cette année au Teatro a Corte est une commande faite par le Musée d'art de Kōchi au Japon.

Tout le mur de fond de la salle où se déroule la performance est totalement couvert d’un écran. Projections d’œuvres graphiques de l'artiste allemande Silke Mansholt. Des paysages visuels très élaborés. Devant cet écran, pris et comme avalés puis réinventés par la projection des images sur les corps, deux danseuses vêtues de transparences, exécutent la même danse faite de lenteurs, de gestuelles graphiques, d’intensité dans l’immobilité. L’univers sonore alterne alors des sortes d’haïkus proférés en japonais (avec une traduction simultanée à l’écran). Paroles suivies par des chants qui ressemblent à des chansons populaires, qui sont en fait les mêmes paroles prononcées en japonais traduites et chantées en turc.

Bily Cowie, avec cette performance, multiplie les filtres qui séparent la perception de la compréhension comme si cette compréhension elle-même s’avérait inutile et que seul l’effort pour comprendre compte. Les chairs des danseuses, la lenteur de leurs déplacements, les projections qui les masquent, les transforment en parcelles, ou bien révèle une courbe, un sein, une nuque participent à ce jeu entre dissimulation et tentation.

Le concepteur tente d’exprimer avec ce spectacle les fondamentales différences qui existent entre les pensées japonaises et les manières de penser occidentales. En premier lieu, la lenteur comme vecteur d’émotion, de savoir.

La performance est construite en courts modules eux-mêmes semblables bien que différents. Chaque œuvre de Silke Mansholt est l’occasion d’un nouvel haïku, d’une nouvelle chanson, d’une nouvelle gestuelle des deux danseuses. L’effet hypnotique recherché n’est pas vraiment réalisé. Une œuvre un peu monotone qui serait sans doute plus performante dans un lieu de passage où le spectateur puisse cueillir un module à l’occasion d’une déambulation plutôt que d’assister à l’intégralité du spectacle.

Bruno Fougniès

 

Under The Flat Sky

Conception, textes, musiques et réalisation Billy Cowie

Œuvres graphiques Silke Mansholt

 

Mis en ligne le 21 juillet 2016