HAKANAÏ

Teatro a Corte (7 au 17 juillet 2016)
Turin - Italie

Vu le 15 juillet 2016 au Château de Rivoli

 

loupe Crédit photo © Domenico Conte

Hakanaï est un spectacle à mi-chemin entre l’installation, la performance graphique, la danse, l’art numérique. Il emprunte à ces différentes disciplines une partie de leurs possibles.

Le centre d’une des vastes pièces du magnifique château de Rivoli est occupé par un immense cube en plexiglas, dont chacune des parois recouvertes de tulle est conçu comme un écran translucide sur lesquels les images sont projetées.

 C’est à l’intérieur de ce cube que la danseuse Akiko Kajihara vient interpréter sa danse. Une chorégraphie qui entre en constant échange avec les vidéos qui l’entourent, qui l’enferment, qui semblent, aux yeux des spectateurs assemblés sur trois côtés de cette structure, tantôt une oppression de laquelle elle doit se libérer, tantôt de simples graphiques numériques qui obéissent à tous les mouvements du corps de la danseuse.

 La vision devient alors parfois un ballet où la chair et le numérique jouent à créer des formes, des illusions. Parfois un danger, accentué par une bande son synthétique, touchant parfois au mécanique le plus inhumain.

L’histoire de cet humain aux prises avec la conception visuelle, créée pour partie directement par le concepteur au pupitre dans un coin de la pièce, décline raisonnablement tous les possibles qu’on peut imaginer dans une situation d’enfermement : Akiko Kajihara tente l’évitement, l’évasion, la force (dans une gestuelle quasi mécanique elle aussi), le pouvoir magique de la main, du geste. Passé ces étapes logiques de la révolte humaine, la performance languit et finit par répéter autant le sens que la forme, mis à part de très jolis passages comme cette pluie virtuelle qui se met à couvrir les faces du cube tandis que sur le visage de la danseuse coulent des gouttes de lumière.

Bruno Fougniès

 

Hakanaï

Conception Adrien Mondot & Claire Bardainne
Création sonore Christophe Sartori, Loïs Drouglazet

Danse Akiko Kajihara

 

Mis en ligne le 21 juillet 2016