FESTIVAL DE SAINT-CÉRÉ OFF –  TANGO(S)

Le 9 août à Saint Paul de Vern

Le 14 à Sousceyrac

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Photo Claude Bourbon

Dans le cadre des rendez-vous off du festival, Éric Perez (que l'on retrouve dans Cabaret), accompagné par Manuel Peskine au piano  proposait au village voisin un concert sobrement intitulé Tango(s).

Un vent d'Argentine sembla soudainement souffler dans la petite salle bondée de Saint-Paul de Vern où le chanteur nous a emportés pour un voyage au pays du tango, le déclinant sous toutes ses formes.

Œil vif, geste précis, mains qui se tendent, pieds qui marquent la cadence, il a entraîné le public dans un univers où les sentiments sont exacerbés, nous racontant maintes histoires parfois drôles, mais le plus souvent tragiques, mélancoliques, nostalgiques.

Et c'est bien l'esprit de l'Argentine qui pleure par la voix d'Éric Perez, une plainte de l'âme en peine, une lamentation mélancolique. Une voix chaude et bien placée qui parfois se déchire, avec toute la musicalité de la langue espagnole et qui chante les amours, les illusions perdues, le temps qui passe, l'espérance ou la douleur, tout ce que peut exprimer cette musique qui vient souvent des bas-fonds de Buenos Aires ou de Montevideo, lorsqu'à travers la danse, les classes populaires qui venaient d'émigrer s'extériorisaient pour oublier leurs difficiles conditions de vie.

Chanter pour ne pas pleurer car n'est-ce pas « Un hombre macho no debe llorar » (Un vrai mec ne doit pas pleurer. De Manuel Romero et Carlos Gardel Tomo y obligo, chanson du film Luces de Buenos Aires)

Et puis parfois point une critique de notre époque, crise économique, crise morale, exprimant alors sa rage sous le masque de l'humour.

L‘humour, l'artiste n'en manque pas, en forme de clins d'œil, qui nous  permet de réentendre Le temps du tango de Léo Ferré, Faut que ça saigne de Boris Vian ou encore en rappel l'inénarrable Ne me dis plus tu de Fernandel.

On en ressort chaviré par le tourbillon de cette musique syncopée qui vous met des fourmis dans les jambes, vous fait battre le cœur et vous donne des envies de liberté.

Avec encore dans l'oreille  la magnifique  Balada para un loco de Horacio Ferrer et Astor Piazzola , mêlant valse et tango, une véritable tragédie, infiniment  plus dramatique que l'adaptation française qu'avait chantée Julien Clerc.

¡Loco, loco, loco..! 
Como un acróbata demente saltaré 
sobre el abismo de tu escote, hasta sentir 
que enloquecí tu corazón de libertad. 
¡Ya vas a ver! 

(Dingue, dingue, dingue… !
Comme un acrobate dément je sauterai
Dans les abîmes de ton décolleté, jusqu'à sentir
Que j'ai rendu ton cœur fou de liberté.
Tu verras !)

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Nicole Bourbon

 

Tango(s)

Éric Perez et Manuel Peskine

 

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