FESTIVAL DE SAINT-CÉRÉ – Jour 3

Château de Castelnau

9 août

 

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Le ciel est dégagé, ce soir pas de repli, le spectacle aura bien lieu au château de Castelnau.


Photo Claude Bourbon

Pour y accéder, il faut gravir un chemin pentu. Arrivés au sommet, on se dit que la vue offerte en vaut la peine.

La masse imposante du bâtiment dresse devant nous tours, bastions et mâchicoulis parfaitement restaurés, dominés du haut de ses trente mètres par un imposant donjon.

Une énorme tour large de quatorze mètres équipée d'archères canonnières ferme un des angles.

L'ensemble architectural est impressionnant.

L'intérieur renferme les collections de Jean Mouliérat, mécène qui  sauva le château de la ruine en 1896, meubles anciens divers, et art statutaire.

Dans la cour intérieure scène et gradins sont dressés.

Nous prenons place.

 

REQUIEM DE MOZART – Laudate Dominum du Chevalier de Saint-Georges

 


Photo Claude Bourbon

Le concert débute par Le Laudate Dominum du Chevalier de Saint-Georges, surnommé le Mozart noir. L'œuvre présente il est vrai quelques similitudes avec le style Mozartien. On en retiendra surtout les magnifiques parties de violon alto qui requièrent une grande dextérité et qui furent ici remarquablement interprétées.

Suivit le fameux Requiem. Celui qui, parmi tous les Requiem a une couleur particulière, car l'œuvre connut la mort de son compositeur pendant sa création. Véritable testament musical, il  véhicule une charge émotionnelle intense, décuplée par les controverses qui entourent sa composition : quelles parties doit-on à Mozart, quelles autres à Joseph Eybler et Franz Xaver Süßmay, les deux compositeurs chargés par Constance, la veuve de Mozart, d'achever l'œuvre.

Quel plus beau cadre rêver que celui du château de Castelnau, où le concert prend sous le ciel étoilé des allures fantasmagoriques ?  Les ombres semblent animer les vieilles pierres, et on peut imaginer  le fantôme de Mozart rôder le long des remparts.

La tonalité choisie en Ré mineur, soulignée par les coups sourds des timbales, donne une couleur funèbre à l'ensemble qui saisit d'emblée l'auditoire.

Émotion décuplée par l'interprétation tant l'ensemble sous la direction D'Anass Ismat sut faire ressortir tout le lyrisme, la poésie, la puissance dramatique  de cet extraordinaire morceau tout empreint de la stupeur et de l'effroi que l'on peut ressentir  au moment du jugement dernier.

Dans ce Requiem le chœur occupe une place prépondérante et on peut saluer la performance accomplie par les stagiaires formés par Anass Ismat en une semaine et qui ont délivré entre autres un magnifique Kyrie. Belle réussite également que la sublime et poignante montée chromatique du Lacrimosa.

Le choix d'un tempo légèrement rapide donne une belle couleur au morceau, les voix et l'orchestre se croisant ou se répondant dans un mouvement soutenu.

Saluons également les quatre solistes, impressionnants notamment dans le superbe Tuba mirum, cette bouleversante montée vers la lumière. Tour à tour, s'élancent vers les étoiles la voix de basse de Jean-Claude Sarragosse qui passe le relais au ténor Éric Vignau, qui le cède ensuite à l'alto Hermine Huguenel pour atteindre enfin la soprano Julie Mathevet. À donner le frisson.

 

Nicole Bourbon

 

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