PEAU D’ÂME

au Théâtre du Balcon
Avignon

27 avril à 16h
28 avril à 19h

 

loupePhoto Caroline Orsini

 «Peau d'Âme»
De la relation humaine dans le Grand Nord
au Théâtre du Balcon.

 

La pièce est adaptée du livre de Clarissa Pinkola Estès « Femmes qui courent avec les loups ». L'auteur est une psychanalyste fascinée par les mythes et légendes où elle développe l'inconscient féminin à la recherche de « la femme sauvage » enfouie en chacune.

Dans le grand Nord, loin de toute civilisation occidentale, ne subsiste qu'un peuple de pêcheurs chasseurs, les Inuits, en lutte à des conditions extrêmes. Au milieu des glaces vit tristement Akuluk. Alors qu'un jour sur la banquise venait se réchauffer un groupe de phoques, il s'aperçoit qu'ils enlèvent leur peau et se transforment en de splendides jeunes femmes. Il est subjugué, lui qui vit seul, sans aucune compagnie, sans femme, sans amour... Pour obtenir ce qui lui manque, un être cher, il pense qu'en dérobant la peau de l'une d'entre elles, il pourra devenir heureux. Lorsque les phoques reviennent, il est aux aguets et il réussit à prendre la peau d'une des jeunes filles, Tanganiquak. Celle- ci est prise au piège et ne peut rejoindre ses congénères, elle se résout alors à vivre avec Akuluk. Leur vie se déroule dans le froid du Grand Nord, ils ont un enfant qui les comble, mais peu à peu, Akuluk prend de la distance, est de plus en plus absent, elle se sent abandonnée, elle sent qu'elle dépérit, qu'elle se dessèche et veut alors rejoindre ses sœurs dans le royaume des phoques.

Une « marque », un épisode dans la vie de la femme qui doit selon l'auteur apprendre à laisser un peu de sa vie de côté pour se recréer, pour se développer, dans une société où elle n'a pas toujours les moyens de s'épanouir.

Une fort belle histoire sur la femme, l'amour et la détresse qui met au centre du récit, l'héroïne coupée de ses racines, forcée à suivre un destin, qu'elle n 'a pas choisi, mais qui parviendra à se libérer pour retrouver sa dignité. Elle s'étiolait dans ce rôle de mère sans horizon, sans lien avec son passé, son fils va l'aider à se reconstruire en l'aidant à retrouver ses semblables.

La compagnie Chantier Public a fait une adaptation de Peau d'Âme, Peau de Phoque de Clarissa Pinkola Estès avec beaucoup de légèreté pour permettre aux enfants de pouvoir suivre sans peine le récit. Dans un décor assez réaliste et fort bien adapté, les personnages évoluent dans un univers soutenu par les chants et les musiques du cercle polaire. Seulement un tambour et des voix créent les couleurs dans lesquelles l'histoire se développe.

Les actrices Alice-Maia Lefebvre, Élisabeth Meunier et Marion Piro passent d'un personnage à l'autre avec  aisance, les enfants sont conquis, emmenés dans ce conte assez poignant. Usant de marionnettes et de théâtre d'ombres, elles soutiennent, au milieu des glaces, toute notre attention.

Il ne s'agit pas d'une histoire toute légère et sans aboutissement mais d'un récit porteur de sens dont les enseignements sont très actuels. Du théâtre pour les enfants enfin intelligent...

Un accueil des plus chaleureux leur fut réservé dans l'écrin du Théâtre du Balcon...

Jean Michel  Gautier

 

Peau d’âme

Adaptation de Peau d’âme, Peau de Phoque, de Clarissa Pinkola Estès, et traduit par Marie-France Girod

avec : Alice Maïa Lefebvre, Elysabeth Meunier, Marion Pirault

Direction d’acteurs : Nathalie Dutour
Scénographie : Alice Maïa Lefebvre, Elysabeth Meunier, Marion Pirault
Fabrication marionnettes : Anaïs Plasse
Régie lumière : Jean-Charles Vautrin
Graphisme affiche : Prunelle Saint-Pastou

 

Mis en ligne le 30 avril 2019