QUENTIN, WOODY, STEVEN ET MOI

THÉÂTRE DU ROI RENÉ
4 bis, rue Grivolas
84000 Avignon
04 90 82 24 35

21h30

 

Quentin, Woody, Steven et moi loupeCrédit Photo : Cécilia Conan

Quand le théâtre livre une ode véritable au 7ème art, cela donne ce petit bijou de drôlerie, d’inventivité, d’émotion, à la fois moderne, touchant et plein d’humour.

On retrouve avec plaisir la plume alerte de Nicolas Maury dans des dialogues ciselés bourrés de références cinématographiques.

De ces références qui parlent à chacun de nous, émaillées de réflexions personnelles parfois un brin vachardes qui rejoignent souvent ce que l’on s’est dit à propos de certains films ou artistes (Je ne ferai aucune citation !)

Nous découvrons un couple, Frédo et Clothilde. Uni depuis vingt ans. Elle va le quitter, n’en pouvant plus de n’occuper que la deuxième place dans le cœur de son compagnon. Car Frédo a une maîtresse, d’une exigence absolue, qui lui fait ignorer sa famille, une passion dévorante qui occulte tout le reste : l’amour du cinéma. Il connaît un nombre de films insensé, possède un vrai catalogue de répliques sur le bout de la langue et ne vit que par scènes cinématographiques interposées.

Pour se battre et essayer de garder sa compagne, Frédo n’a qu’une arme, toujours la même, le cinéma. Et c’est à coup de scènes cultes qu’il rembobine leur existence au fil de saynètes d’une drôlerie absolue avec de vrais moments d’anthologie comme la scène de l’accouchement façon Exorciste !

Jean-Baptiste Guinchard est un Frédo comme l’a certainement rêvé l’auteur, avec sa tignasse ébouriffée et son air d’éternel adolescent. Il nous rend crédible et touchant ce personnage hors de la vie réelle, qui dialogue avec Woody Allen et Rocky !

Julie Rattez est tout aussi émouvante avec un jeu tout en nuances, en femme qui finit par mettre un terme à un combat perdu d’avance et qui aspire à une vie normale, qui ne supporte plus ce qui l’amusait aux débuts de leur histoire.

La mise en scène très rythmée d’Émilie Broust, nous tient en haleine malgré quelques longueurs, fourmillant de trouvailles et utilisant efficacement l’insertion de vidéos.

Tout est consommé, Clothilde part et Frédo reste seul, contrairement aux happy ends de cinéma.

Seul ? Non car Il peut toujours se réfugier dans son monde imaginaire, où décidément la vie est bien plus belle.

Nicole Bourbon

 

Quentin, Woody, Steven et moi

Une comédie romantique et cinématographique Tout Public
de Nicolas Maury
Mise en scène : Émilie Broust 

Avec Julie Rattez, Jean-Baptiste Guinchard 

Lumières : Frank Demaret 
Scénographe : Stéphanie Vareillaud 
Vidéos : Benjamin Elles

 

Quentin, Woody, Steven et moi (PDF)

 

Mis en ligne le 22 juillet 2015

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