SWEET JUSTICE

Comédie des Champs Élysées
15, av Montaigne
75008 PARIS
01 53 23 99 19

Le 2, 15 et 16 juin à 20h30

Sweet Justice

Curieux spectacle que celui-ci, dont on ne sait trop si c’est une comédie ou un exposé sur la médiation.

Après les docu-fictions, un docu-théâtre ?

Dans le désir sincère et louable de faire connaître ce qu’est la médiation, le médiateur suisse Guy A. Bottequin a scénarisé et mis en scène un cas dont il s’est apparemment occupé il y a quelques années.

Il est vrai que l’on découvre parfaitement en quoi consiste ce métier peu connu de médiateur avec tout ce qu’il exige de finesse, de maîtrise, d’impartialité et de psychologie pour amener les deux parties à trouver elles-mêmes une solution.

L’idée curieuse est d’avoir fait cohabiter artistes professionnels et vrais magistrats, ce qui donne un décalage souvent gênant entre les protagonistes – à part certains avocats dont le métier il est vrai se rapproche à bien des égards de celui de comédien ! – .

Nous avons sur le plateau une narratrice, charmante Nina Strack qui vient à intervalles réguliers commenter et expliquer ce à quoi nous allons ou venons d’assister, Stéphanie Leclef dans le rôle de l’épouse, Aïssa Derrouaz en chef de clinique droit dans ses bottes et l’excellent Alain Carré qui participe également à la mise en scène. Rappelons que ces deux derniers avaient déjà interprété ensemble « Le Neveu de Rameau » dans le cadre du festival « Autour de Mme de Staël » en 2013 au château de Coppet.

Avec eux, des professionnels de la justice, donc, plus ou moins audibles ou convaincants, deux avocats, M° Edwige Caldairou M° Olivier Cuperlier, un magistrat Daniele Ganancia et Guy A. Bottequin himself dans le rôle du médiateur.

Le processus est intéressant à suivre, égayé par des pointes d’humour bienvenues, dans une mise en scène que l’on pourrait qualifier de toute helvétique en clin d’œil à la lenteur souvent brocardée de nos amis suisses !

 Dommage aussi que l’auteur ait cru bon de rajouter, sans doute pour théâtraliser davantage, une fin inutile transformant l’essai en mauvais vaudeville.

Le « spectacle » est suivi d’une parodie de procès où l’accusée est Médiation, interprétée avec conviction et moult effets de manche par Madame le Bâtonnier Christiane Feral-Schuhl face à un procureur défendant la fiabilité de la justice, Monsieur le bâtonnier Yves Repiquet.

L’idée est intéressante mais gagnerait à mon avis à être resserrée, interprétée entièrement par des comédiens, faisant suivre ensuite le spectacle d’un débat animé par des professionnels de la justice et où le public pourrait poser des questions.

Nicole Bourbon

 

Sweet justice

Écrit par Guy A. Bottequin
Mise en scène Guy A. Bottequin et Alain Carré

Avec :
Guy A. Bottequin, médiateur assermenté
Les acteurs Alain Carré, Stéphanie Leclef et Aïssa Derrouaz, Nina Strack,
Les avocats-médiateurs Me Olivier Cuperlier et Me Hedwige Caldairou
Le Magistrat Danièle Ganancia
Madame le Bâtonnier Christiane Feral-Schuhl
Monsieur le Bâtonnier Yves Repiquet les 1er et 2 juin 2015
Le médiateur et arbitre Jean-Bernard Dagnaud les 15 et 16 juin 2015

 

Mis en ligne le 2 juin 2015

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