ROMEO & JULIET

Vingtième Théâtre
7, rue des Plâtrières
75020 Paris
Tel: 01 48 65 97 90
Jusqu'au 28 juillet 2013, du mardi au samedi à 21h30 et le dimanche à 17h30. Relâche exceptionnelle le 24 juillet


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  Roméo & Juliet

Oui, vraiment, le vieux Will bouge encore : il suffit qu'une jeune troupe hyper-douée s'empare de son inusable « Roméo et Juliette » et ça fait des étincelles. Pourtant cela commençait un rien classique, avec ce (faux) accessoiriste en bleu de chauffe, venu nous balancer quelques mots aigris sur la vie et le théâtre. Puis les autres comédiens entrent en scène et, sous nos yeux, se construit la fiction : nous entrons dans un univers garanti faux, estampillé « de théâtre » mais où tout sonne vrai. Chaque chose touche et enchante. La traduction nouvelle de Alain Sizey est bienvenue : elle taille dans la masse, coupe, ne gardant que les morceaux les plus scintillants, les plus forts, souvent le plus connus de la prose de Shakespeare. Et on marche : qu'un comédien (comme à l'époque) incarne Juliette n'est pas un problème. Nous sommes dans la fiction et  juste à côté. La mise en scène est brillante, se déployant sur scène et dans la salle, utilisant à bon escient les tubulures et autres qu'offre l'espace.

Au nombre de six, les comédiens se partagent les rôles. Ils sont eux-mêmes pour incarner Roméo, Juliette, Mercutio, … et se griment de façon grotesque pour être la nourrice, les parents ou bien Pâris, fiancé malheureux de Juliette. On voit bien, ici, quels merveilleux clowns ils sont aussi.

Plaisir donc : plaisir de retrouver les étapes incontournables de cette histoire d'amour entre rejetons de familles ennemies (les mythiques Capulet et Montaigu) plaisir des clins d'œil (une sirène de police retentit après les deux  meurtre, façon « West Side Story ») et des citations, la chanson « Eleanor Rigby » accompagne les retrouvailles des amoureux. Pivot de cette histoire, frère Laurent a la tonsure convaincante. Ses fioles font encore une fois merveille, comme ses aphorismes : « Vis debout et si tu dois mourir, meurs debout ! »

Avec quelques éléments de décor agencés de façon différente, le final ne déçoit pas, loin de là. Il est un peu longuet, mais c'est dans la pièce.

Quand les comédiens débarrassent le décor et reviennent, comme au début, plus proches d'eux-mêmes que des personnages qu'ils ont fait vivre durant deux heures devant nos yeux, on est ému. On a le sentiment, j'y reviens, d'avoir assisté à du beau et grand théâtre. Lucas Anglarès en Roméo et Sinan Bertrand en Juliette sont excellents. Ils collent à leurs rôles. Tous les autres sont très bien aussi, mais une mention spéciale à Christophe Bonzom grandiose en nourrice.

Gérard NOEL

 

Roméo & Juliet

de William Shakespeare

Avec Lucas Anglarès, Sinan Bertrand, Alexandre Bonstein, Christophe Bonzom, Lauri Lupi, Léo Messe.

Mise en scène : Vincianne Regattieri.
Adaptation : Alain Sizey et Vincianne Regattieri.
Collaboratrice : Sophie Tellier.
Directeur musical : Vincent Heden.
Créateur costumes : Monika Regattieri.
Créateur lumières :Antonio de Carvalho


 

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