QUAND LE DIABLE S’EN MÊLE

Théâtre de l'aquarium
La Cartoucherie
Route du champ de manœuvre
75012 Paris
Tél : 01 43 74 72 74

Jusqu’au 1er octobre
du mardi au samedi à 20h00
dimanche à 16h00

 

Quand le diable s’en mêle loupe Crédit photo © Nathalie Hervieux

L’idée titre qu’à eue Didier Besace est de lier trois pièces de conflits conjugaux de Feydeau en infiltrant, dans chacune des pièces, le diable. Comme sortant des enfers par une porte dérobée, celui-ci ouvre le spectacle dans la fumée et les râles. Un diable qui n’a rien de terrifiant à vrai dire : plutôt une créature facétieuse ornée de mythologiques attributs avec ses cornes et sa cape rouge et noire, dont le pouvoir se borne à pousser les humains dans leurs travers, être la goutte d’eau qui fait déborder le vase, le grain de sable. Un diable de comédie. Peut-être l’incarnation de Feydeau himself comme grand instigateur des folies et des chausse-trappes du destin ?

Les trois histoires se déroulent dans un décor unique et très symbolique – loin des représentations imposantes de l’univers petit bourgeois dans lequel se déroulent ces matchs de boxe matrimoniaux – : un monumental bloc parqueté qui sert tour à tour de plancher, de lit ou de bureau. Une manière aussi de vouloir gommer l’aspect désuet des situations et du verbe de ces pièces qui mettent toutes en scène nantis et domestiques, un monde déjà lointain. Un dépouillement scénographique dont le but est de fluidifier ces scènes devenues avec le temps conventionnellement ponctuées de portes qui claquent.

Les acteurs qui endossent tous plusieurs personnages sont d’une justesse réjouissante. Des personnages dont les caractères sont tous sculptés à grands traits par l’auteur et la direction d’acteurs et dont les habits, pour certains excentriques, renforcent la caricature.

On est du coup extrêmement loin de toute réalité. Qu’elle soit sociale, économique ou sociologique. L’implication du diable rend finalement ces hommes et ces femmes (dont Feydeau s’amuse à montrer les travers, les perfidies, les mesquineries et les bassesses) victimes d’une « puissance supérieure » qui dédouane toutes les situations et pousse à la farce et au clown. On y gagne peut-être en légèreté – le ridicule triomphe - mais on y perd en acidité, en satire et en rythme.

Bruno Fougniès

 

Quand le diable s’en mêle

D’après trois pièces de Georges Feydeau : Léonie est en avance, Feu la mère de madame, On purge Bébé

Adaptation et mise en scène de Didier Bezace
Collaboratrice artistique, son et accessoires Dyssia Loubatière
Chorégraphie Cécile Bon
Scénographie Jean Haas et Didier Bezace
Lumière Dominique Fortin
Costumes Cidalia da Costa
Maquillage et coiffure Cécile Kretschmar

 

Avec :
Philippe Bérodot > Le Diable, Mme Virtuel, Joseph, Toto
Jean-Claude Bolle-reddat > Lucien, Mr Chouilloux
Thierry Gibault > Mr de Champrinet, Bastien Follavoine
Clotilde Mollet > Mme de Champrinet, Julie Follavoine
Océane Mozas > Clémence, Yvonne, Horace Truchet
Lisa Schuster > Léonie, Annette, Mme Chouilloux
Luc Tremblais > Toudoux, Rose

 

Mis en ligne le 11 septembre 2016