PÉDAGOGIES DE L’ÉCHEC

Vingtième Théâtre
7, rue des Plâtrières
75020 Paris
Tel: 01 48 65 97 90

Jusqu’au 25 octobre
Du jeudi au samedi à 19h30
Dimanche 15h00

 

Pédagogies de l’échec loupePhoto Vincent Marin

Au commencement était le verbe.

Un verbe signé ici Pierre Notte. Un verbe sous le signe de l’absurde, que ne renieraient ni Beckett ni Ionesco ni surtout Kafka. D’un humour cruel, dévastateur, vigoureux, trempé dans une encre noire qui nous parle avec férocité d’un monde qui s’écroule et que seuls les habitudes de travail, le sens d’une certaine hiérarchie pourraient encore faire tenir debout. Jeux de pouvoir, de domination, racontés en dialogues savoureux, rapides, aux répétitions anxiogènes, avec quelques notes de Belà Bartok qui s’égrènent comme des respirations, une ponctuation. Une écriture précise et incisive pour un huis clos à la fois loufoque et inquiétant, qui déclenche souvent des rires qui virent parfois au jaune.

Puis il y eut un homme. Alain Timàr. Qui s’empara du texte, lui donna vie, le renforçant par l’idée géniale d’un praticable qui s’inclinera peu à peu jusqu’à finir presque à la verticale. Matérialisant ce qui était suggéré, cette mise en « abîme » qui attire les deux héros et où ils tentent désespérément de ne pas tomber. Une mise en scène renversante au propre comme au figuré.

Qui oblige les deux interprètes à s’accrocher là aussi au propre comme au figuré pour ne pas tomber. Vertigineux. Rarement on a vu si parfaite adéquation entre un texte et une mise en scène.

Les deux comédiens Olivia Côte, Salim Kechiouche sont percutants dans un jeu des plus physique qui s’apparente à une chorégraphie véritablement acrobatique et qui nécessite une maîtrise parfaite de l’espace et de leurs corps. Jouer avec naturel, balancer ses répliques tout en se livrant à une gestuelle millimétrée sous peine de chuter, chapeau à tous les deux !

Ce fut un succès cet été à Avignon. À voir les réactions du public ici, ce devrait être aussi le cas.

Nicole Bourbon

 

Pédagogies de l’échec

De Pierre Notte
Mise en scène : Alain Timár, assisté de Lee Fou Messica, So-Hee Han

Avec : Olivia Côte, Salim Kechiouche

Lumières et son : Aron Olah
Musique : Belá Bartok
Chef constructeur et assistant à la scénographie : Gérard Lecomte 


Mis en ligne le octobre 2015

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