OSCAR ET LA DAME ROSE

Théâtre Rive gauche
6 rue de la Gaîté
75014 – PARIS
01 43 35 32 31

Jusqu’au 1er décembre
Du mardi au samedi à 19h00
Dimanche à 15h00

 

Oscar et la dame Rose loupePhoto Fabienne Rappeneau

Un enfant, un Petit Prince.

Où le Petit Prince serait Oscar un petit garçon de dix ans atteint de leucémie. Et où une femme serait la rose, le renard et le pilote de cet étrange conte de fées dérangeant, réel et si pétillant pourtant. Elle est même la lectrice d’étranges échanges quotidiens avec l'éternel.

Dans une chambre d'enfant remplie de jouets, de peluches… Et nous nous retrouvons d’emblée sur une autre planète, pourtant si familière, plus ou moins lointaine. Car la magie de cet univers là est précieusement préservée, malgré l'ambiance par définition aseptisée, d’un hôpital.

Oscar s'invente cent ans d’une vie qu’il compte bien vivre en douze jours, aidé par sa "mamie Rose", qui va à son tour, rien que pour lui, entre autres, se découvrir un passé de catcheuse. La voilà qui avance gracieusement sur le fil telle un funambule, et nous la suivons, le regard embué de larmes et le sourire béat

Chaque instant est grave et drôle à la fois, nous faisant réaliser que le monde des enfants malades est après tout comme celui de tous les enfants, parfois candide et amusant, parfois impitoyable et cruel.

Le texte de Schmitt, exquis, nous amène imperceptiblement vers l'inévitable avec égards et finesse, tout en douceur.

Judith Magre y est magnifique de sensibilité en interprétant si justement, avec sa patte de velours, toutes les voix à la fois : celle du petit Oscar qui joue les durs, si attachant dans ses rapports avec ses amis, les autres enfants malades, puis avec ses parents et les adultes en général, qu’il comprend parfois, mais pas toujours. Et celle de cette dame en rose, devenue indispensable au petit garçon qui va devoir encaisser le choc prématuré de la vie avec la mort. … On se demande comment est-ce possible, comment fait-elle ?...

Des ondes de la fragilité de l’immense comédienne nous atteignent par vagues qui nous envahissent et nous font frissonner. Car si elle sait être aussi espiègle qu'émouvante, elle évolue avec une finesse à couper le souffle.

Sous un tonnerre d’applaudissements, nous sortons de ce rêve éveillé, encore en apesanteur, contaminés, sonnés par le regret doux-amer de ne pas avoir pu partager plus longtemps la vie de ce petit garçon et de sa dame rose dans cette chambre d'hôpital…

Luana Kim

Oscar et la dame Rose

De : Éric-Emmanuel Schmitt
Mise en scène : Steve Suissa

Avec : Judith Magre

Lumières : Jacques Rouveyrollis assisté de Jessica Duclos
Décor : Nils Zachariasen
Costumes : Nathalie Chevalier
Assistante à la mise en scène Stéphanie Froeliger

 

Mis en ligne le 3 octobre 2015

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