ŒDIPE ROI DE SOPHOCLE

Théâtre de l'Aquarium
La Cartoucherie,
Route du Champ de Manœuvre
75012 Paris

Jusqu'au 15 décembre 2013
Du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h

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Mis en ligne le 15 novembre 2013

Oedipe roi

Le mythe d'Œdipe, meurtrier de son père avant d'épouser sa mère, est l'un des thèmes  fondateurs de la tragédie grecque, à l'origine d'innombrables œuvres artistiques et littéraires. Parmi celles-ci, la tragédie de Sophocle, Œdipe roi, vieille d'environ 2500 ans, est la seule pièce qui nous soit parvenue dans son intégralité. Et dans une version épurée dont Antoine Caubet sait tirer le plus grand parti : la ville de Thèbes est frappée par la peste et ses habitants somment leur roi tant aimé, Œdipe, d'affronter le fléau, lequel, selon les oracles, durera tant que le meurtrier de l'ancien roi Laios ne sera pas découvert. Œdipe, connu pour son talent à résoudre les énigmes – il a jadis triomphé du Sphinx – se retrouve alors meneur d'une enquête dont il est le principal intéressé, c'est-à-dire le coupable, parricide et incestueux.  

Le spectacle que propose Antoine Caubet commence en pleine lumière avec une introduction qui resitue la pièce dans son contexte et relate son voyage jusqu'à nous, spectateurs contemporains ; quelques mots de grec fort agréables à écouter rappellent aussi que le réalisateur signe également la traduction de l'œuvre. Puis, Antoine Caubet s'attache à reconstituer le puzzle en mettant toujours l'accent sur l'ironie tragique omniprésente du texte original. Avec une mise en scène sobre – des estrades de bois brut –, pas de costumes d'époque, le metteur en scène a sans doute voulu laisser la vedette au texte, fermement porté par l'interprétation des acteurs.

Pierre Baux joue avec brio le chemin vers la perdition d'Œdipe, au début animé par un combat noble, pour le bien du peuple, jusqu'à son auto-mutilation, et la souffrance la plus totale. Jocaste, Clotilde Ramondou, semble rester volontairement en retrait, renforçant ainsi judicieusement la solitude du protagoniste. Quant à Eric Feldman qui interprète plusieurs rôles, nous ne pouvons que saluer sa fougue et son énergie, surtout dans le rôle du messager.

Mention spéciale au travail original mené avec le Chœur qui, tout comme dans la tragédie grecque, intervient en alternance avec les comédiens. Ce chœur, évidemment porte-parole de la Cité et dont les représentantes sont Cécile Cholet et Delphine Zucker, met toute son énergie au service de l'intrigue d'Œdipe. Comme possédées, tantôt chantant, chuchotant, mimant et bruitant, elles transmettent aux spectateurs l'angoisse planant sur Thèbes, accompagnées par le jeu de lumière, nous plongeant finalement tous dans l'obscurité totale. Ombres et lumières, une belle façon de redécouvrir ce texte mythique…

Ivanne Galant

 

 

Œdipe roi de Sophocle

Traduction et mise en scène :  Antoine Caubet

Avec
Pierre Baux : Œdipe 
Antoine Caubet : Créon
Cécile Cholet et Delphine Zucker : Le chœur - Le coryphée 
Éric Feldman : Le prêtre, Tirésias, le messager de Corinthe, le messager du Palais
Clotilde Ramondou : Jocaste
Jean Opfermann : Le berger

assistante mise en scène : Aurélie Van Den Daele
scénographie et costumes : Isabelle Rousseau
lumière : Jean Opferman, Antoine Caubet
Son : Valérie Bajcsa
atelier costumes : Laetitia Letourneau et Anna Rizza
maquillages : Magali Ohlmann
régie Générale : Jean Opfermann
régie Lumière : Juliette Oger-Lion
régie son : Valérie Bajcsa et Mickaël Françoise