MOLIÈRE MALGRÉ MOI

Théâtre de la Gaité Montparnasse.
26, rue de la Gaité
75014 Paris
01 43 22 16 18

Jusqu’au 29 août 2015
Du mardi au samedi à 19h00

Molière malgré moi loupeCrédits photo : Franz Chavaroche/Nice Matin/Bestimage

Le fauteuil du maitre trône au centre de la scène, une écritoire, un paravent où sont accrochés quelques costumes, une musique de cirque donne l’ambiance, un jeu de projecteurs sur les divers accessoires et vient l’arrivée tonitruante de Francis Pocquelin Perrin. Nous sommes en 1658 dans la loge de Molière au théâtre du petit Bourbon, alors qu’il s’apprête à donner avec sa troupe devant un parterre royal, Nicomède de Corneille.

Francis Perrin va durant cent minutes nous faire revivre les quinze dernières années de celui que l’on nommait « le premier farceur de France ». Une somptueuse page de théâtre, un magnifique album d’histoire que nous offre ce fantastique comédien à l’énergie débordante. Le texte est limpide, jamais ennuyeux, on y retrouve même parfois quand le texte est un brin alambiqué son bégaiement habituel. Un soliloque superbe qui nous fait revivre un Molière insoupçonné. L’auteur à l’imaginaire débordant, le chef de troupe qui ne lâche jamais rien, ses coups d’amour pour les femmes, ses blessures d’homme comme la mort de ses deux fils, son cocufiage extravagant par sa femme Armande Béjart que certains soupçonnaient d'être sa fille, ses blessures d’artiste face à l’interdiction de jouer Tartuffe ou bien Dom Juan, la trahison de son ami Lully et celle de Corneille qui, et il le dit haut et fort, n’a jamais écrit à la place de Molière. On sent derrière ce spectacle imaginé et conçu par l’acteur, une admiration sans borne et profonde pour celui qu’il appelle le Patron.

Et quoi de mieux pour finir ce seul en scène que d’attribuer le Molière du meilleur auteur et comédien à Molière lui-même en énumérant les trente-deux pièces écrites par le maître. Excellent moment de théâtre à ne pas manquer.

Patrick Rouet

 

Molière malgré moi

Spectacle conçu, mis en scène et interprété par Francis Perrin.

Lumières : Jacques Rouveyrollis.
Costumes : Pascale Bordet.
Son : Michel Winogradoff.

 

Mis en ligne le 5 juin 2015

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