MAUPASSANT(ES)

Théâtre Lucernaire
53, rue Notre Dame des Champs
75006 Paris
01 45 44 57 34

Jusqu'au 12 janvier 2014
Du mardi au samedi à 20h00
Le dimanche à 15h00

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Mis en ligne le 7 novembre 2013

Maupassant(es)

Tout le monde connaît ou croit connaitre Guy de Maupassant.

Les Maupassant(es) comme son nom l'indique, le raconte en nous parlant de ses rapports avec les femmes, lui qui, sans doute écrasé par la figure dominatrice de sa mère, ne voulut jamais s'attacher à aucune d'elles, lui qui mourut de l'amour « sans avoir jamais aimé ».

Philippe Honoré fait là un travail remarquable d'adaptation, et, utilisant superbement les textes de l'écrivain, arrive en nous contant plusieurs petites histoires, à tracer en creux un portrait saisissant de l'écrivain.

Utilisant au mieux le style de l'auteur qui savait si bien mêler récit, descriptions et dialogues, voire adresse directe à un auditoire imaginaire, il nous propose un voyage surprenant où personnages divers et haut en couleurs côtoient Guy de Maupassant lui-même. Ou son ombre. Ou son âme.

Tout est ici utilisé au mieux et le metteur en scène, Philippe Person, entre complètement dans le jeu avec une sobriété qui va à l'essentiel, laissant toute sa force au texte.

Il fallait bien évidemment pour un tel propos, des interprètes à la hauteur, car tout repose sur eux.

Si Emmanuel Barrouyer et Pascal Thoreau se montre excellents, celle qui se taille la part du lion est incontestablement Anne Priol. Mutine, espiègle, frivole, inconstante, d'une parfaite mauvaise foi, elle incarne à la perfection LA femme telle que la voyait certainement Guy de Maupassant.

Qu'elle parle ou qu'elle se contente de mimiques appuyées qui démultiplient le comique de mots, de gestes, elle est toujours d'une grande justesse et suscite avec un naturel confondant aussi bien les rires que l'émotion.

Les saynètes se succèdent, d'une grande drôlerie qui en tempère la cruauté voire le désespoir sous jacent grâce au comportement des personnages, aux situations invraisemblables et au pittoresque de la langue, pour faire place peu à peu à un ton plus grave au fur et à mesure que la folie gagne l'écrivain, révélant une personnalité inquiète et sombre qui porte un regard pessimiste sur les hommes et la société.

Au sortir du spectacle, on a le cœur serré en pensant au destin de celui si brillant qui finit si tôt et si misérablement, celui qui disait avec une terrible et lucide prescience :
« Je suis entré dans la littérature comme un météore, j'en sortirai comme un coup de foudre ».

Nicole Bourbon

 

Maupassant(es)

D'après des textes de Guy de Maupassant
Adaptation Philippe Honoré
Mise en scène : Philippe Person

Avec : Anne Priol, Emmanuel Barrouyer, Pascal Thoreau