© Giovanni Cittadini Cesi

Un demi-siècle après sa disparition, Marilyn Monroe continue de fasciner.

Marilyn ou plutôt Norma Jeane, car de plus en plus c'est la femme derrière l'icône qui attire et interroge, tant les artistes que le public.

Claire Borotra, qu'on sent  complètement habitée par son personnage, plonge ici au plus profond de l'être, se mettant littéralement à la place de l'actrice, et son monologue est un long cri de souffrance, une prière, un appel à la mère absente, une recherche éperdue, parfois une révolte, une colère.

Et répond en filigrane à une question universelle et intemporelle : comment se construire quand on a été abandonnée, quand il a manqué le socle sur lequel s'appuyer, l'amour d'une mère ?

Cet amour que Marilyn a cherché toute sa courte vie, dans le regard des hommes ou du public.

Claire Borotra devient sous nos yeux un peu Marilyn et beaucoup la petite Norma Jeane, ne s'appesantissant pas sur les nombreux épisodes si connus de sa vie, procédant plutôt par touches légères, réservant toute la place à la pensée, aux émotions.

Elle est tour à tour  lumineuse, envoutante, séductrice puis tourmentée, fiévreuse, désespérée.

Le visage se creuse, les yeux se figent, tout le corps crie son désespoir.

Costumes, décor et lumières sont très soignés, d'un esthétisme parfait qui convient bien à Marilyn mais moins à Norma Jeane , accentuant parfois le fossé  entre les deux par un décalage  entre ce que l'on voit et ce que l'on entend, soulignant ainsi la dualité entre ces deux personnalités

Voilà, une nouvelle fois Marilyn revient nous hanter, avec ce tragique destin qui n'en finit pas de nous émouvoir. Mais sans doute etait-ce le prix à payer pour atteindre l'immortalité ?

Nicole Bourbon

 

Marilyn, intime

texte et interprétation Claire Borotra

Mise en scène Sally Micaleff
Adaptation théâtrale Didier Goupil
Scénographie Laura Léonard
Son François Peyrony
Lumières Jean-Philippe Viguié
Costumes Juliette Chaneau, Séverine Thiébault
Maquillage Michèle Tassi
Coiffure Pascal Ferrero