LE TOMBEUR

Théâtre des Nouveautés
24 Bd Poissonnière
75002 PARIS 
01 47 70 52 76 

Jusqu’au 17 mai
Du mardi au samedi à 21h.
Matinée samedi à 17h et dimanche à 16h.

 

loupe

 

En 1958, Robert Lamoureux hésitait : Devait-il doter son héros de deux ou trois maîtresses ? Marcel Achard lui dit : — Mettez-en quatre ! Ce qui fut fait.

Voilà donc Michel Vignon, ci-devant tombeur, menant, en jonglant un peu, quatre relations en même temps. Que des blondes. Un matin, un mari outragé et très en colère, vient le mettre en demeure de rompre avec sa femme. Vignon, menacé de recevoir deux balles dans le corps, ne demanderait pas mieux, mais laquelle est-ce ?

Michel Leeb l’avait déjà joué il y a quelques années, et le revoici, ce vaudeville et le revoilà, le comédien, aussi fringuant l’un que l’autre. Le décor a été modernisé, on a changé quelques bricoles dans le texte, ajouté des portables et des textos (bien tentants parfois, pour rompre) mais l’essentiel est là : intemporel diront les plus anciens, un peu ringard, estimeront les plus jeunes.

La pièce ne prétend toujours pas révolutionner le théâtre, mais Leeb se dépense et ne néglige aucun gag, aucune grimace susceptible de faire rire : cet homme est une pile électrique, il est élastique, il bondit, tonitrue, minaude… parfois avec un temps de retard qui donne un côté surréaliste à son jeu. Jim Carrey, le Michel Leeb américain est un peu comme ça : en disant sa réplique, c’est comme si l’idée du gag germait peu à peu et il le réalise, toujours un peu pareil, toujours un peu différemment.

Il est entouré de Guy Lecluyse, le copain pataud et grognon… digne successeur du Georges Montillier de la première fois. Le personnage de la bonne a été rajeuni, pourquoi pas ? Chick Ortéga, comédien « hénaurme » qu’on voit trop peu, campe le mari. Il est, lui, l’incarnation de la menace, le type que, armé ou non, on n’aimerait pas croiser sur son palier et encore moins dans son salon. Les quatre comédiennes qui entourent Leeb n’ont pas trop le choix : l’écriture les pousse vers la caricature. Heureusement le texte, de même que l’habile Jean-Luc Moreau (à la mise en scène) accorde à chacun des personnages « son » moment et ils (elles) s’en sortent très bien, faisant hurler de joie les spectateurs.

Que dire de plus ? C’est une soirée plaisante, où, grâce à la virtuosité de l’intrigue, on ne sent pas le temps passer. Où le public, conquis d’avance, rit et en redemande.

Gérard Noël

 

Le tombeur

De Robert Lamoureux.
Mise en scène : Jean-Luc Moreau.

Avec : Michel Leeb, Guy Lecluyse, Coralie Audret, Julia Duchaussoy, Xavier Goulard, Pascal Louange, Chick Ortega, Laurence Porteil, Camille Solal.

 

Mis en ligne le 11 février 2015

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