KNOCK

Au Théâtre de l'Epée de Bois
Route du Champ-de-Manœuvre
Cartoucherie
75012 Paris
01 48 08 39 74

Jusqu'au 23 février 2014
Du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 18h

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Mis en ligne le 5 février 2014

Knock
© Karine Thénard

Un moment, déjà que l'on n'avait pas rejoué ce classique de la farce française, l'inusable « Knock », où s'illustra Louis Jouvet, bien sûr, mais plus près de nous Michel Serrault ou Fabrice Lucchini. C'est  un monument : il faudrait, idéalement, l'aborder avec un léger décalage, revenir au texte, rééquilibrer la pièce pour en faire une satire de la médecine, et pas seulement le portrait d'un manipulateur illuminé. C'est ce que le metteur en scène Olivier Mellor a tenté… et réussi. Il a fait confiance au texte, à l'histoire. Cette histoire, rappelons-le, d'un nouveau médecin (le Dr Knock) arrivant dans une petite ville. Il a payé, cher, pour  y remplacer l'ancien médecin, mais il comprend rapidement que c'est une arnaque. Les villageois ont une santé de fer et ne pensent pas vraiment à venir dépenser leur argent pour se faire soigner. Or le Dr Knock n'a qu'un crédo, la médecine et une seule profession de foi : « Les gens bien portants sont des malades qui s'ignorent ! » Une suite de scènes avec l'ancien médecin, avec le tambour de la ville, le pharmacien, avec une patiente, puis une autre,… va mettre en place la reconquête, par Knock, de ce bastion « démédicalisé ».

La pièce est ainsi bizarrement construite : à la va-comme-je-te-pousse, se satisfaisant de ce qu'elle met en place, sans se soucier de l'agencer mieux. C'est une suite de sketches… et en même temps suffisamment bien écrits et provocants pour en assurer le succès. Et la pertinence : au-delà d'un personnage outré, on peut y voir une satire de la crédulité humaine, bien en rapport avec les premières préoccupations de Jules Romain, à savoir les canulars.

Ici, la pièce déroule donc sa petite musique : pas d'effets inutiles, les choses sont jouées comme des évidences. Les comédiens, au service du texte, sont sobres. Une mention spéciale pour le Knock de Stephen Szekely, très subtil. Il y a des effets visuels cocasses, la voiture, le Minitel, et surtout des intermèdes musicaux très bien venus. En clair, un spectacle plaisant, qui nous permet de revisiter avec bonheur cette œuvre qui date tout de même… de 1923. Mais qui n'a pas pris une ride !

Gérard Noël

 

 

Knock

De Jules Romain ;
Mise en scène  Olivier Mellor.

Avec : Stephen Szekely, Rémy Pous, Jean-Christophe Binet, Vincent Tepernowski, Dominique Herbet, Valérie Jallais, Marie-Laure Boggio 

Lumières, régie générale : Benoît André.
Son : Séverin Jeanniard, Christine Moreau.
Scénographie : Valérie Jallais, Olivier Mellor, Benoît André.
Construction décor : Olivier Briquet, Benoît André, Syd Etchetto, Greg Trovel.
Photos, vidéos : Manuel Gomez, Eve Jallais.
Chansons originales : Séverin Jeanniard, Christine Moreau, Olivier Mellor (aussi musiciens).
Costumes, maquillages, coiffures : Hélène Falé.
Régie plateau : Greg Trovel.
Administration : Karine Thénard Leclerc

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