JUPE

Studio DTM
6 rue de la Folie Méricourt
75011 Paris

Samedi 31 janvier à 20h
Dimanche 1er février à 18h

SCOLAIRES : Jeudi 29 janvier à 10h - vendredi 30 janvier à 10h et 15h - lundi 2 février à 10h

 

loupe

 

Laureline Collavizza propose une pièce multiforme, danse, chant, bruitage et texte, format qu’elle affectionne : souvenons-nous de « Coup de foudre » qui proposait de disséquer le moment où l’on tombe amoureux.

Avec Jupe, elle propose un spectacle qui se revendique anti-sexiste – et non pas féministe. Ici, le vêtement symbolise alors la condition féminine toute entière faite de contradictions, entre progrès libérateurs et carcans opprimants.

Partant de l’abrogation plus que tardive – janvier 2013 ! – du Décret qui autorisait le port féminin du pantalon dans seulement deux cas, « si la femme tient par la main un guidon de bicyclette ou les rênes d’un cheval », Laureline Collavizza mêle ensuite des textes philosophiques, sociologiques, politiques et narratifs qui servent à pointer du doigt les différents aspects de la féminité. Son travail s’inspire de celui que Christine Bard propose dans l’ouvrage Ce que soulève la jupe, une histoire de la jupe, au cœur des débats sur les identités de genre. Entre lutte pour le port du pantalon, raccourcissement de la jupe, désir de la porter sans être considérée comme une midinette évaporée, récit d’un garçon voulant être fille, d’un homme portant des jupes ou encore conte inuit mystérieux. Ce sont Simone de Beauvoir, George Sand, Ségolène Royal, Fatema Mernissi, Édith Cresson ou encore Roselyne Bachelot qui sont invoquées, ainsi que Pierre Bourdieu.

Ces textes sont vraiment mis en scène et imagées par les trois artistes : Julie Fonroget, pour la lecture, qui allie l’ironie à la pédagogie ; Laureline Collavizza au chant et aux bruitages confère un véritable rythme à l’ensemble, avec des variations de tempo et des airs entêtants ; et enfin, Stefania Rossetti, qui est le corps féminin en mouvement : corseté, libéré, embourbé dans des tissus. Le travail fait autour des costumes par Florence Kukucka est à saluer : le vêtement est en fait le véritable protagoniste du spectacle puisque tout tourne autour de ces morceaux de tissus qui ont traversé les époques avec plus ou moins de liberté, amples ou moulants, longs ou courts.

C’est parfois brouillon et chaotique, à l’image sans doute des préoccupations féminines : la jupe asservit ou libère ? On ressort forcément de là en interrogeant les stéréotypes et le diktat de la beauté qui nous écrasent. Un spectacle à voir, pas uniquement pour les filles mais aussi pour ces messieurs qui voudraient voir un peu plus loin que sous les jupes des filles...

Ivanne Galant

 

Jupe

Mise en scène, montage de textes et chant : Laureline Collavizza

Danse : Stefania Rossetti, Johanna Levy (en alternance)
Jeu : Julie Fonroget
Chant : Laureline Collavizza

Costumes : Florence Kukucka
Lumières : Anne Muller, Tom Honoré
Collaboration artistique : Estelle Meyer, Johanna Levy, Diego Lipnisky

Montage de textes d’après 
Ce que soulève la Jupe
, Christine Bard
La Domination Masculine, Pierre Bourdieu
Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir
La prise de robe, Ovida Delect
Femmes Qui Courent Avec Les Loups, Clarissa Pinkola-Estes
Le harem et l’Occident, Fatema Mernissi

Production  Brouha Art
Aide Paris Jeunes Talents, SPEDIDAM
Partenariat Espace 19, Centre National de la Danse, Micadanses


Mis en ligne le 1er février 2015

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