HOLLYWOOD

Théâtre de la Michodière
4 bis rue de la Michodière
75002 Paris 2e
01.47.42.95.22

Jusqu'au 16 février
Du mardi au samedi à 20h30
Matinées samedi à 17h00, dimanche à 15h00

Merci de cliquer sur J'aime
Mis en ligne le 3 février 2014

Hollywood

 

L'histoire est maintenant connue : 1939. Hollywood. Le producteur David O. Selznick produit Autant en emporte le vent d'après le livre à succès de Margaret Mitchell. Après trois semaines de tournage, il déchire le scénario de son ami George Cukor et interrompt le tournage. Il lui faut trouver dans l'urgence un autre scénariste capable de réécrire le film en moins d'une semaine. Il convoque Ben Hecht (Scarface, The Hurricane) et le réalisateur Victor Fleming en plein tournage du Magicien d'Oz. Le premier n'ayant jamais lu le livre, les deux autres vont lui mimer l'histoire en accéléré.

C'est ce huis clos démentiel digne de Sartre, (l'enfer ici c'est vraiment les autres !) qu'a raconté le romancier américain Ron Hutchinson et que met en scène Daniel Colas sur une adaptation de Martine Dolleans.

Répliques cinglantes y alternent avec du comique de situation et des scènes proches du burlesque, montrant ces trois hommes sombrer peu à peu dans la folie, au fur et à mesure que les jours passent, sans dormir, sans autre nourriture que des bananes et des cacahuètes, pour finir en pans de chemise, décoiffés, hagards.

 C'est en même temps une satire violente que livrait Ron Hutchinson, dénonçant les coulisses du cinéma mais aussi une Amérique raciste, tant envers les noirs (la scène de la gifle que donne Scarlett à sa domestique noire avait d'ailleurs fait polémique à la sortie du film) qu'envers les juifs :
« Une poignée de juifs a offert le cinéma au monde » et ceux-ci craignent à tout moment de tout perdre.

Cette histoire nous est racontée avec tous les codes du boulevard, cédant malheureusement souvent à la facilité en multipliant les effets, contorsions diverses, pitreries affligeantes (désolante et très longue scène de singe parfaitement inutile), c'est la charge de la cavalerie lourde !

J'aurais personnellement préféré plus de finesse dans le jeu et la réalisation mais c'est une opinion toute personnelle, le public paraît conquis, riant à gorge déployée et applaudissant à tout rompre des comédiens qui je le reconnais volontiers délivrent une véritable performance, mouillant la chemise au propre comme au figuré.

Le contrat est rempli, Le scénario de ce qui va être un énorme succès, récoltant une moisson d'oscars, est enfin terminé. Ben Hecht refuse de voir son nom au générique pensant que le film sera un minable navet, et Victor Fleming préfére être payé au forfait plutôt qu'au pourcentage des recettes !

Nicole Bourbon

 

Hollywood

Hollywood

de Ron Hutchinson
Mise en scène : Daniel Colas
Adaptation : Martine Dolleans

Avec : Thierry Fremont, Pierre Cassignard, Emmanuel Patron, Françoise Pinkwasser

Décor Jan Haas
Costumes Jean-Daniel Vulliermoz
Lumières Jean-Pascal Pracht
Musique Peter Ludwig