FAUTE D'IMPRESSION

Manufacture des Abbesses
7 rue Véron
75018 Paris.
 01 42 33 42 03

Jusqu'au 11 octobre 2014
du mercredi au samedi à 19h00.

Merci de cliquer sur J'aime
Mis en ligne le 23 août 2014

Pourquoi faut-il qu'un jour de 2008, une traductrice craque ? Qu'elle efface d'un coup dix années de bons et loyaux service en envoyant son propre manuscrit à la place de celui qu'elle était en train de traduire de l'hébreu ?

C'est à cela que nous convie la pièce, plutôt intimiste, de Laurence Sendrowicz. Il faudrait qu'elle trouve une explication. Et celle-ci, petit à petit, va nous parvenir. C'est un voyage, en somme. Un voyage dans le temps et dans l‘espace privé de Fanny, la traductrice. En 1942, son père et son oncle (ils avaient l'âge de ses enfants maintenant) voient leurs parents arrêtés et déportés. La grande Histoire marque. A jamais, elle étend son manteau gris sur des existences. Comment, dans ces conditions essayer de continuer à vivre ? En recréant quelque chose, en imaginant des histoires presque autobiographiques. C'est ce que fait l'auteur et comédienne. Pourtant le passé, peu développé, n'existe qu'en tant que signe, évidemment reconnaissable. L'essentiel du spectacle réside dans l'errance (surtout psychologique) de la traductrice. Son petit monde désarticulé est bien là : ses enfants, son compagnon Manu, son éditeur et même l'auteur qu'elle a trahi en substituant « Les passe-montagnes  de mon père » à l'ouvrage qu'elle était censée traduire.

Cela dit, conçu et développé avec sensibilité, le spectacle touche. On croit à cette dérive, à cet univers où le personnage se dépouille de quelques vêtements (et accessoires) superflus, pour arriver à sa vérité.

La mise en scène minimaliste est efficace, de même que les éclairages, soignés. Oublions donc quelques réserves (jeux sur les mots, notamment, et ce côté littéraire de l'écriture) pour nous concentrer sur l'essentiel : une démarche cohérente de comédienne et d'auteur, bien soutenue par le metteur en scène Nafi Salah et dont nous avons ici le deuxième volet (sur trois).

Gérard Noël

 

Faute d'impression

Une histoire de traductrice, écrite et interprétée par Laurence Sendrowicz.

Mise en scène et scénographie : Nafi Salah.
Musique originale : Yaacov Salah et Meïr Salah.
Lumière : Pascale Noël.
Costumes : Esther Marty-Kouyaté

Version imprimable (PDF)