DESTIN D’UN JUIF DE CHINE

Espace Rachi – Guy De Rothschild
39 rue Broca
75005 Paris
01.42.17.10.36

Représentation unique le dimanche 21 juin à 18h30

 

Destin d’un Juif de Chine loupe 

Dans la famille Huppert, je demande le frère.

On croyait tout savoir des quatre sœurs Huppert, toutes plus brillantes les unes que les autres, or voici qu’on découvre qu’il y a également un frère, brillantissime s’il en est.

Diplômé d’H.E.C., docteur en sociologie, Rémi Huppert a mené une carrière économique et financière en France et à l’étranger.

Mais ce consultant en management et développement international a une deuxième casquette, celle d’un écrivain, auteur d’une dizaine de livres et essais, et c’est à ce titre qu’il a présenté le dimanche 21 juin, à l’Espace Rachi – Guy de Rothschild, le spectacle musical tiré de son roman historique, Destin d’un Juif de Chine.

Produit, adapté et mis en scène par Franck Krief, ce spectacle retrace la saga de Yosef et Malka Kaspe, de leur village de Cherikov, qu’ils quittent en 1906, jusqu’à Harbin, en Mandchourie, où ils vont grossir les rangs de la petite communauté juive qui a fui, comme eux, les pogroms de leur Russie natale. Deux fils leur naîtront, Semyon, qui deviendra pianiste, et Vladimir, qui choisira le métier d’architecte par défaut mais baignera sa vie durant dans la musique.

C’est à ce dernier que Rémi Huppert donne la parole pour raconter les pérégrinations des membres de cette famille que les hasards de la vie et de l’histoire entraîneront dans des ailleurs encore plus lointains.

Et c’est de la bouche de Rémi et d’Isabelle Huppert, tous deux derrière un pupitre de part et d’autre de la scène (on aurait apprécié qu’ils fussent plus dans la lumière, peut-être), que s’écoulera ce récit, dans une langue fluide, admirable, qui donne envie de découvrir le livre et de se plonger dans cette narration.

Le spectateur se laisse bercer et emporter comme dans un courant.

« Harbin, un million de Chinois, cent mille russes et dix mille Juifs. »
« Harbin, une ville de boue et de bois. »

Ce pourrait être de la poésie.

Et puis il y a le piano, et les doigts de Gérard Gahnassia qui en parcourent le clavier, comme jadis ceux de Semyon.

Et la musique qui en jaillit, éclatante ou lugubre, comme dans cette Marche Funèbre de Chopin, rompant le rythme parfois monotone de la narration.

Et aussi quelques brèves apparitions du Rabbin Lewin dans le rôle… d’un rabbin.

« J’ai toujours été très réticent quand on m’a proposé des rôles de rabbin au cinéma, comme dans le film sur Ilan Halimi, mais pour le théâtre, j’ai dit oui à la proposition d’Alain Krief ! », confie-t-il.

Et pour finir, Rémi Huppert a endossé sa troisième casquette et s’est mis au piano, pour notre plus grand plaisir.

En conclusion, un spectacle musical touchant qui gagnerait, peut-être, à être développé par une théâtralisation plus franche.

« Le spectacle a vocation à perdurer », indique Franck Krief, le producteur.

Souhaitons que ce soit sous cette forme-là.

Élishéva Zonabend

 

Destin d’un Juif de Chine

D’après l’œuvre de Rémi Huppert
Adaptation et mise en scène : Franck Krief

Avec : Isabelle Huppert (récitante), Rémi Huppert (récitant) et la participation amicale du Rabbin Moché Lewin

Pianiste : Gérard Gahnassia

 

Mis en ligne le 24 juin 2015

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