CLÉRAMBARD

Théâtre Michel
38, rue des Mathurins 
75008 Paris
01. 42. 65. 35. 02

Jusqu’au 29 septembre à 20h00

 

Clérambard loupe 

Jean-Philippe Daguerre aime les classiques, les beaux textes. On se souvient de ses adaptations de  Cyrano qui passe actuellement au Ranelagh, du Malade imaginaire, des Fourberies de Scapin, de La flûte enchantée, de L’avare, des Précieuses ridicules et de La belle vie de Jean Anouilh qui n’est pas sans présenter de belles analogies avec ce Clérambard.

Peinture là aussi d’une certaine société, on retrouve chez Marcel Aymé comme chez Jean Anouilh derrière le comique des situations et des personnages une ironie mordante et incisive.

Car, caché derrière ses lunettes noires, l’écrivain n’avait de cesse de dénoncer les travers de l’homme et de la société, que ce soit l’hypocrisie, l'avidité, la violence, l'injustice, le mépris, par l’arme imparable de l’humour, s’en prenant aux magistrats comme dans La tête de l’autre ou à la religion comme ici dans Clérambard. Avec un humour toujours mâtiné d’un fantastique irrévérencieux.

Et c’est tout le talent de Jean-Philippe Daguerre de restituer le réalisme des situations et des personnages associés habilement à l’inattendu et au merveilleux créant ainsi un irrésistible effet comique.

Misant comme toujours sur le nombre et la qualité des interprètes, la beauté et le réalisme des costumes en se contentant d’un minimum de décors qui laisse s’envoler l’imagination des spectateurs, il nous propose une fois de plus un spectacle d’une qualité rare, parvenant toujours à respecter le sens de l’œuvre tout en ajoutant sa patte.

Un pur régal dû également aux comédiens, irrésistibles avec en tête un Franck Desmedt en comte de Clérambard haut en couleurs, excessif aussi bien dans la méchanceté que dans sa soudaine conversion religieuse et Grégoire Bourbier, un curé d’anthologie qui a déclenché les rires à chaque apparition ! Et tout le reste de la troupe bien entendu, tous impeccables, tenant parfaitement leurs rôles avec une justesse remarquable dans l’outrance.

Un spectacle remarquable de bout en bout, qui amuse tout en balayant conventions et faux semblants avec une belle allégresse.

Et qui fait attendre avec impatience les prochaines créations à venir : un nouveau Bourgeois gentilhomme et un Cid qui paraît-il réserve bien des surprises.

Nicole Bourbon

 

Clérambard

de : Marcel Aymé
Par Le grenier de Babouchka

Mise en scène : Jean-Philippe Daguerre
Assistant(e) mise en scène : Laurence Pollet-Villard
Adaptateur : Jean-Philippe Daguerre

Avec :
Annie Chaplin : Madame Le Léré
Guilaine Londez : Louise De Clérambard
Laurence Pollet-Villard : Madame Galuchon
Flore Vannier-Moreau : La Langouste, Evelyne Galuchon
Grégoire Bourbier : Le Curé, Saint François D’assise
Franck Desmedt : Hector De Clérambard
Antoine Guiraud : Octave De Clérambard
Hervé Haine : Le Docteur , Le Musicien-Chanteur
Romain Lagarde : Maître Galuchon

Décor : Frank Viscardi et Simon Gleizes
Accessoires : Déborah Durand
Costumes : Corinne Rossi

 

Mis en ligne le 29 septembre 2015

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