LE BANQUET DE LA SAINTE-CÉCILE

L’Européen
5 Rue Biot, 
75017 Paris
01 43 87 97 13

les 4, 5, et 6 juin à 21h.

Tournée 2015-2016 :
Le 10/10/15 au Centre Culturel S. Signoret d’Amfreville.           
Le 24/10/15 (date à confirmer) : Montceau-les-Mines.
Le 29/10/15 : Rencontres publiques de la Maison Jacques Copeau à Pernand-Vergelesse

 

Le banquet de la Sainte-Cécile loupe 

Jean-Louis Hourdin écrit : « Famille inouïe, superbe, des acteurs-auteurs (de Toto, Karl Valentin, de Bedos, de Dario Fo…) qui nous fait hurler de rire en nous-mêmes, dans ce monde « méchant » (…) et qui nous fait lutter contre nos humaines faiblesses. Jean-Pierre Bodin est de cette grande famille-là. HOURRAH ! »

Eh oui, Jean-Pierre Bodin, artisan du théâtre, est le maître d’œuvre de ce « Banquet » qui triompha, déjà, à Avignon en 1994. Il a écrit et joue, toujours en solo, ce spectacle devenu culte. L’homme est conteur, un conteur brillant autant qu’un fin comédien. Au cours de la soirée, il sera question d’une fanfare, mais de bien d’autres choses, comme vous vous en doutez. Le décor, d’abord : une grande table, pour un banquet à venir, celui que s’offre, une fois par an, la fanfare de Chauvigny, un chef lieu de canton de la Vienne. Nappe blanche impeccable, une bouteille de vin et des verres à facettes qui permettent à ce modeste musicien de prendre un peu d’avance tout en nous régalant du récit fabuleux de cette fanfare pas comme les autres. Ou justement, comme toutes les autres ! Le grand art, ici, c’est de passer du local à l’universel : nous nous reconnaissons dans ces musiciens qui ne sont pas, loin de là, sans faiblesses : l’un aime trop les cartes et vendrait son vélo, même, pour une petite belote. Le trésorier de l’association, musicien également, fait semblant de jouer depuis trente-deux ans. Il y a aussi celui-là, tout petit, qui vient à la répétition avec le vélo de ses enfants. Et qui joue, bien sûr, d’une grosse caisse derrière laquelle il disparaît. Un autre aurait ajouté « presque ». Pas le narrateur, qui assume tout, y compris ses exagérations, qui surfe du côté de Dubout (pour le trait) et de Jacques Tati, pour l’humanité confondante de ses personnages.

De cette chronique douce-amère que déroule Jean-Pierre Bodin depuis 960 représentations et quelques… tout est à garder : il y a de grands moments, comme l’épisode de l’éthylotest ou encore ces 11 novembre où l’orchestre fait la tournée des monuments aux morts des environs, dans un état de plus en plus avancé côté alcoolémie. Ou encore « 8 ½ », de Nino Rota qu’ils répètent et re-répètent, désespérant de le jouer jamais correctement. L’acteur, qui est aussi musicien (il nous le prouve d’entrée de jeu), évoque les envolées ou les couacs de ses pairs avec un bonheur communicatif. Nous ne dirons rien de la fin du spectacle, pour le moins prenante (et surprenante).

Une recommandation : plus beaucoup de temps pour aller applaudir ce Banquet. Courez-y donc !

Gérard Noël

 

Le banquet de la Sainte-Cécile

De et par Jean-Pierre Bodin.

Avec la complicité de François Chattot.

 

Mis en ligne le 6 juin 2015

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