AU SECOURS JE L'AIME

Comédie de Paris
42 Rue Pierre Fontaine
75009 Paris
01 42 81 00 11

Du Mardi au Samedi à 21h30 et en matinée le Samedi à 17h30

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Mis en ligne le 6 octobre 2013

Au secours
Photo Mathieu Pheng.

Pour être sûr de rallier un grand nombre de spectateurs, trentenaires (mais pas que) il existe un sujet en or : un couple, depuis sa rencontre jusqu'à la naissance du bébé, le choix de la femme de ménage ou bien comment aborder, puis éloigner la grave question du mariage.

Fabrice Tosoni s'y est attelé et avec un certain bonheur.

Signe que le spectacle marche bien, plusieurs distributions se relaient et la pièce dépasse la 400 ème. Que demander de plus ?

            Le décor, unique, est fonctionnel. Il permet des entrées et des sorties « signifiantes » et le choix de faire un noir sur une réplique bien sentie, se défend. Dès les premières répliques, on sent que la pièce va être drôle : qu'elle va dire des choses sur les hommes et les femmes et leurs modes de fonctionnement. Qu'elle va loucher vers « Un gars, une fille… ». Ou peut-être vers du John Gray (immortel auteur de « Les hommes viennent de mars et les femmes… ») On y a droit, un peu. Ainsi, Sam reproche-t-il à Julie son attitude lors d'une scène : « C'est pas du jeu, de pleurer ! » Quand la femme pense à acheter des fringues, lui ne pense qu'à manger. Que dire de ce qui va évidemment menacer la femme enceinte : prise de poids, agressivité, perte de la libido…

Le côté café-théâtre n'étant pas très loin, une galerie de personnages caricaturaux déboule sur scène, de l'employée de maison aguicheuse et tchétchène à la toubib blasée en passant par l'amie envahissante ou la coach sportive crispante de dynamisme. Quand la fille a grandi, elle a d'abord trois ans et veut jouer au cheval sur le dos de son papa, puis elle est très vite à l'âge bête et la voici (miracle de la convention théâtrale) mère à son tour, déguisant ainsi ses parents et papy et mamie ! De cet inventaire à la Prévert, de cet amalgame qui ne demandait qu'à ne pas prendre, le metteur en scène a fait une réussite : en dosant bien (enfin de mieux en mieux) ses ingrédients, en lâchant de temps à autre quelques vérités bien senties sur les uns et les autres, en faisant confiance, surtout, à des comédiens jeunes et formidables. Ce soir-là, il s'agissait de Julia Mendel dans des rôles multiples et tous bien incarnés avec une rythmique propre et beaucoup de finesse. Mélodie Fontaine s'emparait avec autorité (voire pugnacité) du rôle de Julie. Elle réussissait le prodige d'être la douceur même à certains moments et une furie à d'autres. Quand à Clément Naslin (Sam) avec ses airs de chien battu et ses coups d'œil à la Groucho Marx, il défendait et comment, son personnage.

Les commentaires, à la sortie, allaient dans le sens de l'auteur : « Tu as vu ce qu'ils t'ont mis ? » disait une spectatrice à son ami qui rétorquait : « Tu exagères, à certains moments, c'était tout à fait toi ! »

Une soirée plaisante, donc. A recommander.

Gérard NOEL

 

 

 

Au secours je l'aime

Auteur et metteur en scène Fabrice Tosoni

Avec Manon Rony(en alternance avec Julia Mendel et Lily Rubens), Mathieu Stortoz(en alternance avec Clément Naslin et Mélodie Fontaine (en alternance avec Carine Ribert)

Voir l'article de Nicole Bourbon