ABIGAIL’S PARTY

Théâtre de Poche Montparnasse
75, boulevard du Montparnasse 
75006 Paris
01 45 44 50 21

Jusqu’au 16 juillet 2017
du mardi au samedi à 21h00
le dimanche à 15h00

 

Abigail’s Party loupePhoto © Victor Tonelli 

Avant même l’arrivée sur scène des comédiens, la plongée vertigineuse dans les seventies est incontournable, tant le décor est surchargé et profondément kitch. Avec l’apparition des costumes, moult gadgets et accessoires, tous parfaitement raccord, l’immersion est totale, à s’y noyer…

Maison de banlieue anglaise de classe moyenne. Un agent immobilier et son épouse, femme au foyer, reçoivent un jeune couple qui vient d’emménager dans le quartier. Une voisine divorcée les rejoint, surtout pour laisser le champ libre à Abigail, sa fille de quinze ans qui fait la fête de son côté avec ses amis. Nous ne verrons pas les adolescents, hélas, nous resterons avec les adultes, qui eux, passent toute la soirée verre à la main à écouter du Julio Iglesias & Co. L’alcool coule à flot ininterrompu, de même que la médiocrité et les plates banalités. L’inévitable ennui ambiant, contagieux, (nous) gagne… Il ne se passe rien, en apparence, pourtant au travers des conversations futiles les frustrations des uns et des autres transparaissent, assez pour créer une fort improbable tension. Mais pas suffisamment pour que le ressenti soit réellement comique, ou tragique. Serait-ce pour instiller un sourd agacement ? La maîtresse de maison est en mode hystérique insupportable du début à la fin, la jeune invitée est joliment ondulante et susurrante à la Fanny Ardant, son mari l’archétype même de l’ancien footballeur raté. La mère d’Abigail joue le jeu avec flegme et nonchalance. L’hôte prend son mal être en patience, jusqu’à un certain point… final. Et là on tombe la perruque ! (Aïe… Why?)

Rendons hommage aux comédiens qui sont tous absolument admirables. Certes, ils surjouent, mais ils sont obligés, étant donné le texte, les constants déplacements type chaises musicales et les verres colorés (attention, chacun sa couleur) qu’ils doivent remplir (et avaler) toutes les cinq secondes.

(P.S. Cette Party nous a convaincu : définitivement, “less is more”…)

(P.P.S. Et nous sommes persuadés qu’à côté, Abigail s’est super bien amusée !)

Luana Kim

 

Abigail’s Party

De : Mike Leigh
Adaptation : Gérald Sibleyras
Mise en scène : Thierry Harcourt

Avec : Cédric Carlier, Dimitri Rataud, Alexie Ribes, Lara Suyeux, Séverine Vincent

 

Mis en ligne le 8 février 2017