7 ANS DE RÉFLEXION

Théâtre des Bouffes Parisiens.
4, rue Monsigny
75002 Paris
01 42 96 92 42

Jusqu’au 22 décembre 2019.
Du mardi au samedi à 20h30,
matinées le samedi à 16h30 et dimanche à 15h.

 

7 ans de réflexion loupe 

Ne vous y trompez pas, au départ c’est une pièce de théâtre écrite par Georges Axelrod en 1952 et ce n’est que trois ans plus tard que Billy Wilder en fait ce film culte que chacun connaît avec la blonde capiteuse Marilyn Monroe et Tom Ewel.

Richard Sherman, un responsable dans une petite maison d'édition spécialisée dans les romans bon marché, délaissé pour les vacances par sa femme et son fils qui ont fui la fournaise new-yorkaise, voit très vite sa solitude troublée par sa charmante voisine, modèle dans la publicité, qui a emménagé dans l'appartement du dessus. Elle est belle et elle le sait mais n’en joue pas, elle séduit sans vouloir séduire cet homme rangé qui après sept ans de fidélité tombe sous le charme. C’est une pièce qui aborde l’adultère et la bonne conscience. La tentation est grande mais l’alcool aidant réveille chez Richard ses désirs les plus fous en se promettant pourtant de ne pas y succomber. Reste à savoir si l’appel du désir sera plus fort que sa fidélité qu’il affiche comme un diplôme chèrement acquis.

Dans cette version la blonde a été remplacée par une brune façon Jane Russell et interprétée par Alice Dufour qui fut révélée dans le Canard à l’Orange. Elle a bien sûr beaucoup d’atouts pour faire craquer les hommes mais il lui manque néanmoins ce que Marilyn promenait avec une négligence déconcertante, un parfum de sensualité qui donnait à Richard mille raisons de faire une entorse à sa septième année de mariage. C’est Guillaume de Tonquédec qui endosse le costume de ce père de famille rangé, au bord de l’infidélité sporadique. Le jeu de son personnage est assez proche de celui qu’il interprétait dans la Garçonnière et l’on pourrait presque penser à une suite, mais cela n’enlève en rien au fait qu’il soit un comédien remarquable et qu’il tient du haut de son talent la pièce du début à la fin. Quant à la célèbre scène de la robe de Marilyn qui se soulève en passant sur la bouche d’aération du métro, elle existe bien mais elle est amenée autrement. Très bonne idée d’avoir créé le personnage de Socrate, sorte d’ange gardien philosophe de Richard qui le conseille tant bien que mal sur le chemin à suivre. À noter l’excellente prestation de Jacques Fontanel dans le rôle du psychiatre qui reste le personnage décalé et drôle de cette comédie néanmoins bien ficelée. Une mise en scène classique mais efficace entre rêve et réalité qui colle bien au charme des années 60’. Belle soirée théâtre, à ne pas manquer.

Patrick Rouet

 

7 ans de réflexion

Auteur : George Axelrod.
Adaptation : Gérald Sibleyras.
Mise en scène : Stéphane Hillel, assisté de Brigitte Villanueva..

Avec Guillaume de Tonquédec, Alice Dufour, Jacques Fontanel, Agathe Dronne, François Bureloup, Clement Koch.

Scénographe : Edourd Laug
Costumes : Anne Schotte.
Lumière : Laurent Béal.

Vidéo : Léonard

Son : François Peyrony.

 

Mis en ligne le 28 septembre 2019