PICTURES OF AMERICA

Théâtre du Châtelet
1 Place du Châtelet
75001 Paris
01 40 28 28 40

Soirée exceptionnelle le 19 décembre

 

loupe 

Le théâtre du Chatelet est comble en ce lundi 19 décembre. Les quatre balcons et le parterre frémissent, vibrent et poudroient en attendant l’arrivée des artistes. Sur scène, des chaises, des pupitres et un fauteuil matelassé tombé là d’un salon bourgeois figure un coin pour la lecture sous un abat-jour.

Entrent alors la douzaine de musiciennes et musiciens du Paris Mozart Orchestra, un ensemble à cordes composé d’altos, violons, violoncelles et contrebasse sous la direction de Claire Gibault.  Puis c’est au tour de Nathalie Dessay de traverser la scène et rejoindre l’orchestre qui entoure le fauteuil dans lequel la chanteuse va bientôt s’installer pour lire.

Et soudain tout se met en place, avec grâce. L’orchestre entame la série de compositions que Graciane Finzi a imaginé sur les peintures d’Edward Hopper, ces mêmes toiles projetées en grand écran s’animent dans un montage faits de zoom et de collage qui met en avant le moindre détail et déconstruit pour reconstruire, tandis que Nathalie Dessay nous donne les textes de Claude Esteban que ces mêmes toiles ont inspirés. C’est la confluence de ces créateurs et de ces interprètes qui crée la sensation de pureté fragile et inspirée qui se dégage de cette première partie du spectacle.

Les toiles d’Edward Hopper, peintre américain du siècle dernier, sont figuratives. Elles sont aussi comme des instantanées de vies. On y découvre des personnages dont l’histoire et l’émotion semblent s’étirer sur toute la surface des tableaux. Ils sont surtout des grand pans de solitude et de silence que seul l’imaginaire du spectateur peut animer, faire résonner.

Ce sont ces toiles, ces représentations d’une Amérique différente du clinquant qu’elle revendique toujours, qui ont inspiré Nathalie Dessay et l’ont poussée, avec les complicités de Claire Gibault et de Graciane Finzi, à créer ce spectacle.

La deuxième partie du spectacle implique encore plus de complices. C’est alors les standards des comédies musicales américaines qui sont convoquées pour donner vie et histoire aux peintures d’Edward Hopper : Leonard Bernstein, Duke Ellington, Herb Ellis, Lou Carter, Frank Sinatra, Marvin Fisher, Jack Segal, Burton Lane, Irving Berlin et Thelonious Monk… Des standards revisités par Baptiste Trotignon, Patrice Caratini, Pierre Boussaguet et Cyrille Lehn pour adapter ces titres aux cordes du Paris Mozart Orchestra et à la voix de Nathalie Dessay.

Une Nathalie Dessay qui invente pour l’occasion un timbre totalement ignorant du lyrique, mais pas seulement. Une simplicité, une émotion retenue et une connivence sincère pour un public avec lequel elle parvient à partager ces instants jazzy, nostalgiques et volontairement éphémères.

Et c’est un beau et fertile moment que ce spectacle qui parvient avec simplicité à mêler les arts et à créer dans une salle pourtant démesurée, le sentiment d’une intimité presque palpable ;

Bruno Fougniès

 

Pictures Of America

Soprano et récitante : Natalie Dessay

Direction : Claire Gibault
Orchestre : Paris Mozart Orchestra
Portraits d'Amérique scénographies d'Edward Hopper

Sur un texte de Claude Esteban

Concert mis en lumière par Pierre Dupouey
Composition de Graciane Finzi

Sélection de standards de jazz et de comédies musicales américaines de Leonard Bernstein, Duke Ellington, Herb Ellis, Lou Carter, Frank Sinatra, Marvin Fisher, Jack Segal, Burton Lane, Irving Berlin et Thelonious Monk, arrangés par Baptiste Trotignon, Patrice Caratini, Pierre Boussaguet et Cyrille Lehn.

Projection de tableaux d’Edward Hopper

 

Mis en ligne le 28 décembre 2016