Alhambra Music Club
L’Alhambra
21 rue Yves Toudic
75010 Paris
01 40 20 40 25

Jusqu’au 15 janvier 2017
Du jeudi au samedi à 19h00 et les dimanches à 17h00

Puis en tournée en France (voir dates sur le site)

 

 

Depuis quelques années les leçons de piano courent les planches. Cela a commencé par les « leçons » de Jean François Ziegel autour des grands Classiques et cela se poursuit avec d’autres genres selon la personnalité des musiciens qui, à leur tour,  font leur « one-man » ! Et c’est souvent un régal couronné de succès. Fini le recueillement quasi religieux qui entoure les concerts réservés à une élite initiée, vive la désacralisation d’une pratique qui, il faut l’avouer, continue à faire vibrer le grand public. Mais dans la bonne humeur et  la décontraction !

Alain Bernard, avec son Piano Rigoletto, s’inscrit depuis plus de trois ans dans cette mouvance en choisissant le ton de l’humour. Il faut dire que cet ancien pianiste de bar est un pro du rire puisqu’il a longtemps accompagné l’humoriste Smaïn après avoir fait ses classes au Petit théâtre de Bouvard. Et c’est donc en tant que professeur, pas très académique, qu’Alain Bernard nous présente de manière hilarante la réalité quotidienne du métier de compositeur à travers tous les genres musicaux qu’offre  « l’accordéon du riche »  Aussi à l’aise avec le blues qu’avec la variété française, le slam ou le reggae, le pianiste s’amuse à démonter les codes des musiques formatées qui envahissent insidieusement nos oreilles du matin au soir. « Ragtime et journal télévisé, cela ne va pas ensemble ! Chopin et Patrick Sébastien non plus». Ainsi, de blanches en noires et de dièse en bémol,  il nous entraîne dans des univers variés identifiables dès les premières notes. Grâce à sa virtuosité et les jeux de mots dont il raffole, on est successivement plongé dans un film d’horreur, une histoire d’amour, un jeu télévisé ou une enquête policière…Et il nous fait hurler de rire quand il nous offre la recette du succès

de David Guetta, le top chef des DJ, à savoir une grosse batterie et trois notes !

Au final, un spectacle drôle,  intelligent mais sans prétention, qui donne une folle envie de se mettre ou de se remettre au clavier.

Peut être, à mon goût, trop de vannes un peu faciles et un montage un brin fouillis, mais c’est pardonnable tant l’artiste est jovial, doué et sympathique. Et s’il sollicite nos zygomatiques pendant plus d’une heure, il parvient même à nous émouvoir quand, pour conclure,  il rend hommage à son père, auteur compositeur de  « La valise » chantée par Bourvil,  qu’il fredonne à son tour. Un délicat moment de tendresse qui ponctue joliment un one-man show jubilatoire tout public !

Patricia Lacan

 

Piano Rigoletto

de et avec Alain Bernard

Collaboration artistique : Pascal Legitimus