LE SOIR DES LIONS

Théâtre La pépinière
7 rue Louis le Grand
75002 Paris
Tél. : 01 42 61 44 16
Jusqu'au 29 juin à  21h


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Le soir des lions

Avec Juliette (la chanteuse) Morel nous a concocté un tour de chant de derrière les fagots, un tour de chant comme on devrait en faire plus : franc du collier, goùtu, fleurant bon l'artisanat et bercé bien sùr, par l'amour du public.

Ainsi donc, dans un décor un peu capharnaüm bordé de planches et occupé au fond par des silhouettes d'immeubles, voici l'artiste. Il est en maillot de corps, un brin franchouillard, un brin italien, puisque ce sera un peu le fil conducteur du spectacle. Un mélange de Raf Vallone et de Bidochon. Plus tard, il passera chemise et cravate, et même une veste.

Ici, on ne recule devant rien et surtout pas de bons musiciens (deux musiciennes polyvalentes et un pianiste à tête de premier communiant). Les textes sont signés de Morel lui-même, quant aux musiques, elles sont l'oeuvre de Reinhardt Wagner, le bien nommé ainsi que de Antoine Salher que nous avons le plaisir de voir en chair et en os, avec ses mines parfois désolées et son enthousiasme à être là.

Mais parlons de François Morel : ou plutôt n'en parlons pas trop, sa modestie en souffrirait. Depuis le temps qu'il fait le deuxième couteau dans des films, qu'il nous enchante sur scène et à  la télé dans des personnages sortis des « Deschiens » on le connaît. On croit le connaître. C'est un cas : il peut jouer aussi brillamment « les Diablogues » de Dubillard que « le Bourgeois gentilhomme ». Il est tout à la fois enfantin et madré, le cheveu en bataille et l'oeil pétillant. On a beau faire, on ne le perd pas des yeux et on a raison, c'est un festival : à la « Pépinière théâtre » d'abord, puisqu'il est responsable de la programmation depuis janvier et sur scène bien sûr.

Morel auteur pratique avec bonheur l'humour noir, égrenant des reproches à  une mamie coupable d'avoir tué son cher et tendre – et de l'avoir mangé. Il joue les modestes pour rire dans « Faut pas exagérer » ou s'attendrit sur l'enfance et sur l'amour. « Le GPS » nous permet d'entendre la voix de Yolande Moreau. Au passage, Morel évoque la joie d'avoir les pieds dans une bassine et revient sur les invités indélicats d'une soirée. émotion quand il chante une fille « qui n'est pas belle »  ou clame son indignation face à  une tombe profanée.

Beauté des textes, efficacité du mélange paroles/musiques, tout est en place. On nous ménage au passage des gags récurrents avec le pianiste, acharné à  vouloir interpréter SA chanson sur Teddy Vrignault. Les deux musiciennes ne sont pas en reste, et François Morel revient au final pour « La marche nuptiale » de Brassens et le très beau « Mourir en scène » que chantait  Dalida. Preuve que cet homme a du goùt,  outre son talent. Un conseil : ne tardez pas trop, car il ne se produit (en chansons) que cinq jours !

 

Gérard NOEL

 

 

Le soir des lions

De et avec François Morel.

Accompagné par : Lisa Cat-Berro, Muriel Gastebois, Antoine Salher.

Mise en scène : Juliette.
Lumières : Gaëlle de Malglaive assistée d'Alain Paradis.
Accessoires : Nils Zachariasen. 
Costumes : Pascale Bordet assistée de Caroline Martel.
Son : Yoan Corchia.
Direction technique : Denis Melchers