TIE BREAK

Manufacture des Abbesses,
7 rue Véron
75018 Paris. Résa :
01 42 33 42 03 

Jusqu’au 25 mars 2017
du mercredi au samedi à 19h00

 

Tie Break loupe 

Après « Les élans ne sont pas toujours des animaux faciles » c’est le retour de Frédéric Rose, en solo cette fois. La mise en scène est à nouveau assurée par Laurent Serrano. L’idée, originale, est simple : un joueur de tennis désespère de voir son partenaire renvoyer la balle. C’est le prétexte à des dérives, digressions, monologues… et parfois carrément petites scènes tirant vers le fantastique.

Frédéric Rose est un auteur inspiré, jamais avare de trouvailles : « mon but, dit-il, est de faire voyager le spectateur, d’ouvrir les portes de l’imaginaire et provoquer si possible l’étonnement. » Pari gagné. Il peut s’agir d’un acteur qui ne se résout pas à accepter de jouer James Bond car il n’est pas très « gadgets ». Il est aussi question des vaches et de leur âme et de la façon baptiser son chien. Mine de rien, c’est très construit : qu’il s’agisse de la progression dans le refus de renvoyer la balle de l’autre joueur, ou dans les différentes scènes où s’engage… ou s’égare le personnage joué par Rose.

Si l’on veut à tout prix des références, disons qu’il y a un peu d’Alphonse Allais dans ce spectacle ou encore du Roland Dubillard, pour le côté absurde assumé. Bien sûr le tout est drôle mais, ce qui est une qualité, le rire naît plus des situations que d’une volonté délibéré de faire « comique ». Que l’auteur-comédien en soit remercié : on entre ici dans des zones en demi-teintes, ou l’on prend le temps de détricoter le réel, d’en jauger le bizarre, de s’intéresser à ce qui, d’habitude ne viendrait à l’idée de personne, ou juste quelques secondes.

Frédéric Rose comédien ne dessert pas l’auteur : il est présent, vif, précis dans le nonsensique et le deuxième degré. Un spectacle où il faut courir, donc.

Gérard Noël

 

Tie Break

De et avec Frédéric Rose.

Mise en scène : Laurent Serrano.

 

Mis en ligne le 18 février 2017