MONSIEUR FRAIZE

 

 

 

Voilà un drôle de personnage que l'émission de Laurent Ruquier « On ne demande qu'à en rire » a propulsé sur le devant de la scène.

Il est vrai que le concept qu'il propose est suffisamment original dans le petit monde du one man show pour qu'on le remarque : sur scène, il ne se passe pas grand-chose, peu voire pas de texte, tout est basé sur la présence de l'artiste, ses expressions, sa gestuelle, ça se rapproche du mime sans en être vraiment, et le plus fort c'est que ça marche,  Monsieur Fraize arrive à nous faire rire avec une grande économie de moyens.

En polo rouge et pantalon vert trop court, il se bat contre une porte, un rideau, un micro qui ne marche pas, ça dure, le public attend qu'il se passe quelque chose tout en riant de tant de maladresse. (Pas tout le monde, ceux qui ne le connaissent pas ont apparemment un peu de mal à entrer dans le jeu, à preuve la voisine que le hasard m'avait donné qui a passé le spectacle, jambes serrées, mains crispées sur le petit sac à mains posé sur ses genoux, sans esquisser le plus petit sourire, semblant se demander ce qu'elle faisait là.)

Et puis miracle on entend enfin le son de sa voix : il chante, en français, en anglais, téléphone à sa maman, à son père, s'en prend au public, tout en continuant ses mimiques et à se tortiller, c'est  irrésistible parfois, et parfois un peu long.

Au bout d'une heure et quart, il tire sa révérence, avec la mine réjouie d'un enfant ravi de la bonne blague qu'il vient de faire.

Génie ou imposteur ? Difficile de trancher, on aura sans doute la réponse sur la durée.

 

Nicole Bourbon