FÉE

Théâtre de Belleville,
94 rue du Faubourg du Temple,
75011 Paris 
01 48 06 72 34

Jusqu’au 29 décembre 2019.
Le mercredi, jeudi, vendredi, samedi à 21h15, le dimanche à 15h.
Relâche le 25 déc. 

 

Fée loupe 

Fred Tousch n’est pas n’importe qui : né en 1967 en Lorraine, il a fait du théâtre de rue, collaboré sur scène avec Les Béruriers Noirs ou Archaos. Son dernier opus s’appelle "Fée". Il l’a conçu et le joue avec aplomb et conviction. Avec un sens du public à saluer et ce qu’il faut de dérision.

Soit, donc, Cristaline, une fée, qui après un accident d’albatros doit se poser sur terre. En attendant que le pansement à base de "Serge" et de "Marie-Bernard" guérisse l’oiseau-porteur, elle propose de mettre sa baguette magique à disposition. À disposition de qui ? Mais de l’humanité, rien que ça, représentée par le public du théâtre.

Au début, Tousch, enfin la fée Cristaline, nous renseigne sur son origine. Évoque Merlin. Son albatros Polystirène prend la parole, façon sale gosse agressif. Le ton est un peu monocorde et les blagues plutôt pour ados, ce qui fait naître un doute : ne serait-ce pas là un spectacle pour enfants où l’on aurait "greffé" sauvagement une partie adulte pour faire passer le tout ?

Et ça continue : On évoque la chasse au pangolin, à l’arc. Question : achever ou non la bête quand elle est blessée ?

La fée nous promet beaucoup d’argent, elle sollicite notre concours... c’est gentillet. Tousch, auteur et interprète, ne nous propose que peu de choses.

Au bout d’un (long) moment, ça décolle un peu avec le Walala (paradis des Vikings) et la chanson sur Romy Schneider. Musique travaillée, voix bien présente, effets de lumière efficaces. On mesure alors à quel point ce spectacle composé de bric et de broc (enfin de petits saynètes mises bout à bout) aurait pu avoir une toute autre allure et nous emporter. Nous amuser. Nous enchanter en un mot.

Le tournant s’amorce, mais très tard, avec l’inframonde (participation du public exigée, encore une fois !) Et le voyage se boucle, si l’on peut dire avec une fin... refroidissante.

Qu’ajouter de plus ? Le talent et l’allant du comédien ne sont pas en cause : c’est plutôt l’auteur qui a peiné, semble-t-il, à mettre en forme (avec exigence) une idée originale et baroque.

Gérard Noël

 

Fée

de et avec Fred Tousch

Compositeur : Hubert Delgrange
Collaboration artistique : Martin Petit-Guillot.

 

Mis en ligne le 8 octobre 2019