Sophie FORTE

 

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Marianne James

17h30. Il bruine rue de la gaité.

Sophie Forte arrive, le cheveu en bataille, l'œil malicieux et immédiatement le courant passe, la conversation s'engage entre nous comme si on se connaissait depuis toujours.

Un échange joyeux, – jamais cette rue n'aura si bien porté son nom – animé souvent de grands éclats de son rire si particulier.

Et un personnage se dessine, celui d'une petite bonne femme pleine d'un appétit énorme pour la vie, riche d'expériences diverses, épanouie tant dans sa vie professionnelle que privée. Et un côté aventurier qu'on ne lui imaginait pas.

« Je me lasse vite, dès que j'ai l'impression d'avoir fait le tour je passe à autre chose. J'ai besoin de me donner des défis, des challenges. Donc je me suis essayée à la radio, à la télévision, sur scène, à la chanson. Mais mon moteur, le point central de mon travail, c'est l'écriture. Et de toutes façons, ce ne sont que les différentes facettes d'un même métier, artiste.»

Mais même si elle adore faire le clown – c'est génial d'entendre une salle qui rit –, elle refuse le rire pour le rire, le gag à tout prix. Non, ce qui l'intéresse, c'est de mêler les émotions, d'avoir du fond derrière le rire.

La chanson lui a apporté tout ça, la musique étant un support extraordinaire pour passer d'une émotion à une autre, « c'est un bateau pour voyager » dit-elle joliment.

Et puis vient, la maturité aidant, le désir de sortir du cliché de la femme humoriste forcément moche, d'être prise au sérieux.

Et de créer une famille.

« J'ai eu mes enfants tard, un cadeau de la vie »confie-t-elle.

Et elle devient intarissable, sur son mari, Éric Bouvron, avec qui elle partage la passion des voyages, de la découverte de l'inconnu, de peuples qui ne vivent pas comme nous. Ils se mettent en scène mutuellement, créent des spectacles. Et puis elle parle de ses enfants, avec lesquels elle veut être très présente, elle les emmène en tournée, fait des gâteaux, raconte des histoires, une maman quoi, malgré un métier qui met la vie de famille à rude épreuve.

« Mais je gère » assure-t-elle. Et on veut bien la croire tellement elle dégage d'énergie.

Un CD sort bientôt où elle interprète les chansons qu'elle aimait quand elle était petite, du Bourvil, du Bobby Lapointe, du Ferrer, du Béart et plein d'autres.

Et samedi démarre son spectacle au Rive Gauche, « Chou-fleur », un spectacle pour enfants, mais pas que – « j'ai un public de 3 à 90 ans » –, avec des chansons dont elle a écrit les paroles et Antoine Sahler, son complice depuis 15 ans, les musiques.

On y retrouve son univers, drôle, tendre et poétique, qui nous parle de la vie, la vie vue à travers un regard d'enfant, avec les questions qu'ils peuvent se poser, les réflexions qu'ils peuvent faire.

« Les gens qui vivent dans la rue, Achète moi un chien, Mamie a rajeuni » voilà quelques uns des titres.

« Mais attention, je ne donne pas de réponses, j'ouvre des portes. Aux parents ensuite de s'en débrouiller » conclut-elle dans un éclat de rire.

Merci qui ? Merci Sophie.

Nicole Bourbon

Chou fleur

 

 

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