TROIS GRANDES FUGUES

Maison des Arts de Créteil (MAC)
Place Salvador Allende 
94000 Créteil
01 45 13 19 19

Jusqu’au 3 décembre à 20h00

 

Trois grandes fugues loupe Photo Jaime Roque de la Cruz

Si la musique peut être considérée comme un art autonome, dans le sens où elle se suffit à elle-même, la danse sans support musical reste difficilement concevable, même si certains chorégraphes s’y sont essayé, comme l’Américaine Doris Humphrey, l’une des pionnières de la danse moderne américaine, avec Water Study en 1928.

Ainsi, la danse est étroitement liée à la musique, la musique inspirant la danse et la danse épousant la musique ou si opposant, comme dans le cas d’un ballet classique sur une musique électronique ou du hip-hop sur une musique classique – voie explorée avec bonheur par la compagnie Montalvo-Hervieu par exemple.

Trois Grandes Fugues, le spectacle présenté à la Maison des Arts de Créteil du 29 novembre au 3 décembre, puis en tournée en Île de France et en régions, propose trois lectures radicalement différentes les unes des autres de la Grosse Fuge de Beethoven, interprétées par le Ballet de l’Opéra de Lyon.

Lucinda Childs, chorégraphe américaine, est la première à ouvrir le bal.

Elle nous offre une interprétation académique avec, sur scène, six couples de danseurs qui évolueront, selon les moments, en duos, en quatuor ou bien en ensemble.

C’est classique, aérien, gracile, svelte, d’une grâce toute en féminité, même chez les danseurs.

En un mot, charmant.

Vient ensuite la chorégraphie d’Anna Teresa De Keersmaeker, avec huit danseurs, dont seulement deux femmes, vêtus de costumes masculins noirs sur chemises blanches, « qui se mesurent à la virtuosité de la fugue », pièce austère qui porte le désir « d’écrire un vocabulaire masculin, non classique et sexué », selon les termes de la chorégraphe flamande.

Sur un plateau entièrement noir, à peine éclairé, les danseurs courent, sautent en repliant les genoux, roulent sur le sol, déployant une énergie éminemment masculine.

Maguy Marin, quant à elle, nous livre une version empreinte de fantaisie et de liberté dans laquelle quatre danseuses en tuniques rouge sang investissent le plateau, bondissent, s’effondrent, se relèvent, avec une fougue infatigable, ajoutant à la partition beethovenienne un accompagnement rythmique en tapant des mains par intermittence.

C’est exubérant, effervescent, puissant, saccadé, désarticulé.

Et jubilatoire.

Une même musique, trois regards différents et originaux, servis par des danseurs qui, ayant reçu une formation classique tournée vers la danse contemporaine, se coulent admirablement dans chacune des chorégraphies.

Élishéva Zonabend

 

Trois grandes fugues

De Lucinda Childs, Anne Teresa De Keersmaeker et Maguy Marin

Avec le Ballet de l’Opéra de Lyon

Distribution (selon les dates) : Jacqueline Bâby, Kristina Bentz, Julia Carnicer, Noëllie Conjeaud, Graziella Lorriaux, Chiara Paperini, Edi Blloshmi, Tyler Galster, Sarkis Grigorian, Ludovick Le Floc’h, Leoannis Pupo-Guillen, Raul Serrano Nuñez, Emilo Flanagan, Coralie Levieux, Elsa Monguillot de Mirman, Chaery Moon, Marissa Parzei, Lore Pryszo, Sam Colbey, Sarkis Grigorian, Albert Nikolli, Roylan Ramos, Paul Vezin, Adrien Delépine, Amandine Roque de la Cruz

Chorégraphie : Lucinda Childs
Assistante : Caitlin Scranton
Musique : Beethoven, Die Grosse Fuge op.133
Scénographie, lumière et costumes : Dominique Drillot
Pièce pour 12 danseurs
Spectacle créé par le Ballet de l’Opéra de Lyon le 17 novembre 2016

Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker
Musique : Beethoven, Die Grosse Fuge op.133
Mise en scène : Jean-Luc ducourt
Décors et lumières : Jean Joris Lamers
Costumes : Ann Weckx

 

Mis en ligne le 4 décembre 2016