OPUS 14

Maison des Arts de Créteil (MAC)
Place Salvador Allende
94000 Créteil
Réservations : 01 45 13 19 19

Du 24 au 26 novembre à 21h00

 

loupePhoto © Michel Cavalca

Pour la quatrième année consécutive, la MAC (Maison des Arts et de la Culture de Créteil) accueille le festival de danse Kalypso, rendez-vous incontournable du hip-hop créé par Mourad Merzouki, directeur du Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de Marne (CNN) depuis 2009.
Opus 14 fait partie des spectacles qui, du 5 novembre au 18 décembre 2016, se succéderont sur les scènes de 14 lieux franciliens.
Quatorzième œuvre de Kader Attou, directeur artistique, danseur et chorégraphe de la Cie Accrorap, également directeur du CNN de La Rochelle et du Poitou-Charentes, elle a été créée en septembre 2014 à l’occasion de la Biennale de Lyon.
La chorégraphie démarre par une sorte de battle, ces défis que se lancent les adeptes de breakdance, les danseurs, cadrés dans un rectangle de lumière, venant exécuter des figures, d’abord en solo, puis à deux ou trois, au son des sonorités techno de l’accompagnement musical de Régis Baillet.
Le plateau se peuple ensuite et, tandis que le tempo de la musique ralentit et que le volume baisse, les danseurs évoluent en harmonie, enchaînant des mouvements répétitifs, en symbiose avec le rythme lancinant des sons électroacoustiques.
Plus d’une heure durant, les 16 danseurs (ils n’étaient que 15 le 24 novembre), dont 2 femmes, traversent ou occupent la scène dans un va-et-vient incessant, alternant mouvements saccadés, stroboscopiques, telle la lumière intermittente d’un stroboscope, et mouvements plus liés.
Mais presque toujours, qu’ils soient dans la verticalité ou l’horizontalité, leurs déplacements sont lents, chacun de leurs gestes décomposé comme au ralenti, en accord avec une musique qui n’a rien d’entraînant, comme par exemple lorsque, sur un air languissant et funèbre (pour reprendre l’expression de Nerval), leurs silhouettes noires se découpent, telles des ombres chinoises, devant l’immense panneau orné de volutes de Ludmila Volf, qui occupe tout le fond du plateau.
La danse hip-hop est généralement spectaculaire mais Opus 14, à part quelques spins, dont un headspin pratiquement sans scratch (utilisation des mains pour relancer une rotation), est loin de la performance et ne fait guère dans la sensation, jouant plutôt sur le registre de l’émotion.
Notamment dans ce passage où les corps des danseurs, recroquevillés sur le sol, se soulèvent à l’unisson comme autant de battements de cœurs, accompagnés par la musique instrumentale de La romance de Nadir dans Les pêcheurs de perles de Bizet.
Ou lorsque les danseurs, en groupe compact, se resserrent, s’enchevêtrent, s’agglutinent les uns aux autres, formant une pyramide qui pourrait faire penser au tableau du Radeau de la Méduse de Théodore Géricault.
Et c’est avec, de nouveau, La romance de Nadir, chantée par Caruso, que s’achève ce ballet urbain, les danseurs, réunis sur le devant de la scène s’éloignant progressivement tandis que la voix du ténor italien se tait et que la lumière s’éteint.

Élishéva Zonabend

 

Opus 14

De Kader Attou & la compagnie Accrorap

Direction artistique et chorégraphie : Kader Attou
Assistants du chorégraphe Mehdi Ouachek, Nabil Ouelhadj

Interprétation :
Mickaël Arnaud, Sim’Hamed Benhalima, Damien Bourletsis, Amine Boussa, Sarah Bouyahyaoui, Bruce Chiefare, Babacar “Bouba” Cissé, Virgile Dagneaux, Erwan Godard, Nicolas Majou, Kevin Mischel, Jackson Ntcham, Artem Orlov, Mehdi Ouachek, Nabil Ouelhadj, Soria Rem

Musique Régis Baillet - Diaphane
Scénographie Olivier Borne
Création des peintures originales Ludmila Volf
Lumières Denis Chapellon

Production
Centre Chorégraphique National de La Rochelle / Poitou-Charentes, Cie Accrorap, direction Kader Attou
Coproductions Biennale de la danse de Lyon, La Coursive, Scène Nationale de La Rochelle, Les Gémeaux, Scène Nationale de Sceaux, MA, Scène Nationale Pays de Montbéliard et Châteauvallon - Scène Nationale

 

Mis en ligne le 27 novembre 2016